Trudy, 22 ans, a
entamé « Price tag » avec une délicatesse soulignée par son anglais
« fluent » et continué avec métier mais sur un ton toujours monocorde
pour finir sur une note un peu « limite ». Pour résumer, bonne
performance mais aucune originalité. Perso, je n’aurais pas buzzé faute
d’émotion et de justesse. Ce n’était pas l’avis de Pagny, qu’elle a choisi pour
coach.
Mathilde, enfant, voulait chanter mieux que la Callas. A
maintenant 30 ans, cette puissante soprano, par ailleurs jazzwoman, a débuté
« Quand reviendras-tu » avec peut-être trop de fraîcheur mais a
laissé deviner dans le final une formidable énergie et une grande justesse dans
des aigus parfaitement maîtrisés. Comme l’a souligné Pagny, cela
« paraissait facile », preuve d’un énorme travail sur cette mélodie
délicate à aborder. A signé chez Zazie.
On passera vite fait sur la voix androgyne de Paul, qui loin
d’améliorer le peu supportable « Une simple mélodie » de Polnareff, a
chevroté en ennuyant son monde. Out.
Dehors aussi, Al Preston, malgré une jolie prestation, un
peu légère et à vrai dire monotone, sur un tube disco assez funky (ou peut-être
funky assez disco). Desservi par un manque de graves certain.
Une jolie Madeleine de 16 ans a ensuite hurlé avec douleur
un air de « Habits ». Je comprends mal les quatre coaches unanimes
devant cette prestation on ne peut plus ordinaire. Un joli brin de voix un peu
fêlée mais bon…
Inscrite par sa fille, Rany, chanteuse lyrique s’est lancée
dans un suraigu « Summertine » propre à « subjuguer »
Jennifer, également conquise par son look de Madame Irma de noces et banquets.
Je veux bien, mais à condition qu’elle ne massacre pas de tels chefs d’œuvre et
qu’elle commence par crier moins fort. A rejoint la Barbie corse. Les mânes
d’Ella Fitzgerald leur pardonneront-ils ?
Contraste total avec l’ébouriffante prestation d’Eugénie
O’Mey. Un rock d’Adèle d’une grande puissance, beaucoup de décontraction, une
aisance non forcée dans les aigus et surtout un rythme et une puissance qui
font rêver. J’en ai abandonné mon dessert et mon clavier pour danser devant ma
télé. Est hélas partie chez Jennifer alors qu’elle aurait été si bien chez
Pagny.
Pour voir la prestation d’Eugénie sur le site the Voice, cliquez ici.
La mutine Estelle, 16 ans, a bluffé tout son monde en
s’accompagnant à l’accordéon sur « Chandelier » de Sya. Sa version très personnelle est partie de
graves bien bas pour ensuite épouser le rythme saccadé de la partie haute. Un ensemble
charmant. A utilement opté pour Zazie.
Sharon, 25 ans, a revisité « Comme un boomerang » dans
un rap explosif et surprenant d’énergie. Habituée à chanter en groupe, elle a
visiblement besoin de s’émanciper pour mieux exprimer des possibilités un peu
bridées, comme on l’a entendu à travers des notes hautes mal maîtrisées.
Artistiquement, un vrai régal, mais on attend plus de ce talent à venir.
Quentin a nasillé le superbe « Wonderwall »
d’Oasis avec une absence de cœur et surtout de talent qui auraient fendu le
cœur à un pauvre caillou malheureux. Encore un de ces pénibles faussets aux
trémolos chevrotants comme on en subit trop souvent. Va faire ses affaires avec
Mika..
La belle Nikol, black semi-péroxydée, s’est lancée dans une
« Fille du Père Noël » assez sympa mais monotone et au final peu
convaincante. Pourra continuer seule, avec son look épatant et son envie (elle !).
Après l’expérience malheureuse de la semaine dernière, une
autre belle italienne est venue nous exhiber son organe. La petite Elvya a démontré
une énergie volontariste sur un « Je suis malade » tonitruant. Pagny
a été le seul à aimer. Je suis pour ma part resté assez indifférent, mais
j’aime bien son nom de station-service.
Le Toulousain « Max blues bird » a ensuite
passablement ennuyé son monde sur un air de blue-grass. Il faudrait être un peu
moins prétentieux et changer de note de temps en temps pour être plus convaincant.
Bon joueur de dobro, il ferait un excellent musicien d’accompagnement. A
conquis la seule Jennifer. On peut toujours rêver qu’ils partent ensemble dans
le Kentucky…
Fin des hostilités à 23 h 18. La soirée a paru plus longue
qu’à l’habitude et un peu pauvre en émotions…
NDLA : les esprits les plus anciens comme le mien n’auront
pu être que frappés par les similitudes entre « Rumor has it » chanté
par Eugénie et le « Bad case of loving you » écrit et immortalisé jadis
par Moon Martin.