Enfin les directs ! Diront les uns. Le début de la fin,
diront les autres. Déjà, plusieurs jeunes gens talentueux ont été renvoyés à
leurs cours de chant, et ce soir, l’épée de Damoclès allait s’abattre sur le
quart des effectifs !
Après une superbe entrée en matière sous forme de défilé
inaugural, la piste était libre pour les « debs » du live et le moins
que l’on puisse dire est que l’on n’a pas été déçu, y compris par le pire…
Le
serial-fashioned Mika a ouvert le bal en lâchant David sur « Feeling my
way to the darkness ». Classe, justesse de voix, accent, ce môme est épatant. On sent une influence « preyslienne »
permanente dans ses intonations tant que dans ses déhanchés. Un simple régal.
Le petit prodige Yann’Sine doit avoir des ancêtres
magiciens. Quelle intelligence d’esprit, quelle richesse de voix, quel
registre, et quel talent dans sa modulation des aigus ! Il
« vole », a-t-il chanté. Alors, petit, « Spread your wing and fly away », l’avenir s’offre
à toi !
Sharon Laloum n’avait pas l’élégance de ses deux prédécesseurs.
Et malgré son interprétation méritoire d’une bien banale litanie de la pop
anglo-saxonne, elle est apparue bien pâle.
Toujours aussi belle, toujours aussi pro, Hiba a chanté
aussi bien qu’on le puisse une mélodie insipide de Britney Spears.
Hiba et David
sélectionnés par les téléspectateurs. Yann’Sine retenu par Mika.
Incroyable comme ce Yoann a la musique dans la peau. Il a
transfiguré le « Désenchantée » de Mylène Farmer en sublimant paroles
et mélodie de cris de rage vocalement irréprochables. Il évoque, par son
aptitude à réinterpréter des airs mille fois entendus, le Julien Doré de la
Nouvelle Star 2007, ce qui n’est pas peu dire.
Après cette prestation ébouriffante, il restait à Zazie de nous
livrer ses trois autres poulains en pâture. Il serait temps que Lilian, le crémier
doubiste, fasse sa mue au lieu de nous rejouer « Les choristes » tous
les samedis. Qu’il prenne garde, le goudron et les plumes le guettent : Jean-Michel
Jarre et Christophe ont du avaler leur night
cap de travers après l’avoir entendu s’aventurer sur leurs « Mots
bleus ». La voix de ce garçon est un supplice.
C’est à croire que « Diamonds » de Rihanna est
devenu un étalon pour les concours de chant. Mais quelle maîtrise technique et
quelle aisance de Mathilde, autant de vertus apparentes qui reposent sur
tellement de travail ! Impressionnante jeune femme…
Avec sa belle gueule, Guilhem, s’est vraiment trompé de
voie : il aurait toute sa place au cinéma dans des rôles de dealers désespérés
ou d’amoureux suicidaires. S’il veut néanmoins continuer, avant d’arrêter de
chevroter et de chanter faux, il lui faudra d’abord apprendre à respirer moins
maladroitement. Même avec l’absence de voix qui était la sienne, Léo Ferré
avait fait de son « Avec le temps » un viatique pour l’éternité. Avec Guilhem, on a juste pris un aller-simple dans un grisâtre train de banlieue.
Yoann et Lilian
sélectionnés par les téléspectateurs. Guilhem retenu par Zazie. Mathilde reste
sur le carreau. Comment peut-on manquer de goût à ce point ?
Sacré quatuor et invivables choix avec Florent Pagny. Pour
rattraper son jeune âge, Awa Sy a couru après l’inoubliable « Bang
bang » de Nancy Sinatra, si cher aux fans de Tarantino. Elle est allée
crescendo, (presque) toujours juste, enflammant l’affaire avec l’aide de
musiciens d’exception. Que cette petite tigresse a du chien !
Toute de camaïeu de rose vêtue, mèche blonde gélifiée au vent, Halvia a rappelé aux plus anciens d’entre nous la Debbie Harry de Blondie en mieux, c'est-à-dire non seulement mutine mais de plus sachant chanter et enchanter…
Toute de camaïeu de rose vêtue, mèche blonde gélifiée au vent, Halvia a rappelé aux plus anciens d’entre nous la Debbie Harry de Blondie en mieux, c'est-à-dire non seulement mutine mais de plus sachant chanter et enchanter…
Pour la deuxième semaine consécutive, choix de chanson
consternant pour Anne-Sila avec « New-York » d’Alicia Keys. Mais pour la
deuxième semaine consécutive, elle s’en est sortie avec un invraisemblable
brio. Inspirée par la Grosse pomme, elle s’est débarrassée de la banalité de la
mélodie avec une facilité déconcertante, améliorant même l’original !
Artiste d’exception, Camille Lellouche a de nouveau montré
tous ses talents sur « Tous les mêmes » de Stromae, devenu en deux
ans une valeur-étalon des télé-crochets. A l’aise sur scène comme une vieille
routière, attaquant chaque note avec les dents qui déchirent la vie, Camille a
sorti des graves épatants précédant des accents montants vers les hauts dignes
d’une vraie blueswoman. Un plaisir pour l’esprit comme pour l’avidité de
l’amateur de sensations vocales.
Les téléspectateurs
ont gardé Awa et Anne-Sila. Le choix était douloureux pour Pagny, qui a retenu
Camille. Dommage pour Helvia et son prénom si doux aux nostalgiques des épopées
routières…
La rigolade pouvait enfin démarrer avec le Jennifer’s team. Côme
est aussi sympa qu’il chante avec ses pieds. Je l’ai laissé sur le
« Stabat puer » de Calogero (le pendant d’un Stabat mater, les
latinistes et mélomanes comprendront) pour ouvrir ma boîte de lapins en
chocolat. De loin, on peut légitimement estimer qu’il chante mieux que lorsqu’il
ne crie. Habillée en veuve corse, mais néanmoins joyeuse, la froufrouteuse de
Balagne a lâché pour commentaire un inoubliable : « Je lui ai proposé
une chanson en français. Il l’a comprise… ». No comment.
L’inévitable séquence patronage nous a été offerte par Alvy.
Toujours à côté de ses notes, l’ex-tirailleur a béatement chanté une mièvrerie
à la hauteur de sa prestation : sans voix, sans le moindre talent, ni la moindre
inspiration. Indigne de ce niveau.
Manon Palmer a sublimé un air dont plus personne ne se
souvenait qu’il était de Christophe Willem. Quelle dommage de voir nous quitter
cette si jolie princesse qui sait chanter, monter et redescendre avec autant de
justesse. Que la grâce continue à guider son envie !
Sortie de son répertoire, Battista Acquaviva a inquiété son
monde en frôlant souvent le crash. Et les contours du Monte Rodondo sont âpres
pour les aventuriers. Son « Whiter shade of pale » mâtinant des
réminiscences de Joan Baez de chants d’oiseaux, a été ponctué de fausses notes
redoutables, compte tenu de sa tessiture suraigüe. La plus futée des renardes
du maquis n’y aurait pas retrouvé ses petits.
Les téléspectateurs
ont retenu Alvy et Battista. La vermine de Solenzara a bien évidemment choisi
Côme. Comme on pouvait s’y attendre, les plus jeunes partent parfois les
premières…
A l’arrivée, une bien belle soirée, magnifiée par Yoann et
Yann’Sine, et marquée par Camille . Sans oublier la formidable Mathilde, que
l’on aurait aimé revoir ces deux prochaines semaines.
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