Dans quel navire perdu sombrera Lilian Renaud, comme tant d’autres jeunes idiots écervelés par les
paillettes et leurs évanescences ? Je ne veux aucun mal à ce pauvre
garçon, mais qu’il fait peine à voir et surtout à entendre… Un bref coup d’œil
en arrière nous rappellera les tristes destinées de Stephan Rizon, premier vainqueur de l’épreuve, disparu aux
oubliettes, de Johan Fréget, interprète
de génie mais piètre compositeur. Sans parler du gadget gitan Kendji, qui fait encore se faire fondre
nombre d’adolescentes. De la chair à minettes, telle est la vox populi que veut cette émission. Ca
fait vendre de la galette, ça fait rentrer les pépètes. Peu importe si l’amoureux
de la musique se retrouve comme un poussin ayant perdu son omelette…
Hier soir, donc, eut lieu la finale si attendue que la cote
du fromager ne valait même plus 1,01 contre 1 chez les books les plus charitables. Puisqu’il était écrit qu’Anne Sila dût se gaufrer, cela fut fait
grâce à un choix de chanson dramatique. Tout le talent de la demoiselle n’a
rien pu contre cette pégasserie de Chandelier
qui aura porté la poisse à toutes celles qui auront voulu s’y réchauffer cette
année. Même la Callas n’en tirerait pas le moindre miel… David a sur le champ ringardisé Michael Jackson (ça fait du bien),
alternant Elvis et moonwalk. Avec sa
propre personnalité. Ne cherchons plus à qui il ressemble, sinon à lui-même, ce
môme est une future star.
On a pu avoir peur en entendant Côme se lancer sur l’inusable Toi
mon frère. Il l’a chanté comme on navigue sur un nuage, malgré l’acrobate
qui se débattait dans son dos. Les progrès de ce gosse sont résolument palpables.
Malgré la faiblesse de ses choix antérieurs, Jennifer, la cochonglière des Aiguilles de Bavella avait presque
tiré le gros lot…
Le pire survint évidemment avec le vainqueur
prédéclaré : que n’est-il resté fabriquer son frometon ? Chanter
juste n’est pas un signe d’intelligence, et poussé à ce stade, cela relève de
l’ânerie. Lilian a chanté en yaourt un
Alléluia comme l’on chante un requiem.
Il s’agit d’un air de fête, point d’une complainte, n’en déplaise à ce vieux
machin de Léonard Cohen, qui ne saurait constituer une référence. Cela se
chante en souriant, les bras ouverts, le corps offert, et de préférence sans
micro… Mais ce garçon n’a pas de gras : il n’y a nulle épaisseur dans son
chant. Mets de l’huile, mon petit ! Son duo de ratiocineurs sur Over The Raimbow avec un improbable
britannique a atteint les sommets de la ringardise par le truchement de la
fadeur. Quand l’on pense que, la veille, Juliette Gréco ouvrait sur ces mêmes
notes le Printemps de Bourges du haut de ses 88 ans…Dieu que ce moment fut
pénible !
Dans les instants précédents, David, confronté à Véronique Sanson, n’avait guère brillé face à l’assourdissant
charisme de La Patronne : « dans
un autre monde, une autre galaxie… ». D’une façon générale, les duos
se sont d’ailleurs cantonnés dans le mineur. Après que Côme a susurré une anglosaxonnerie destinée à arrondir ses
aspérités, le regard fiévreux de Julien n’a pas réussi à transmettre à Anne-Sila les mystères de Paris Seychelles.
Les duos avec les coaches, eux, ont réservé d’heureuses
surprises, David et Mika nous embarquant dans une
Eltonjhonnerie enjôleuse, avant le massacre organisé du sublime Là-bas par le fromager et le jeune fille
de bonne famille. Le Superstition de
Steevie Wonder de Côme et Jennifer fut un régal de joie et de
tonus. Comme quoi, quand on occupe la bouche d’une corsiquette, ça l’empêche de
dire des âneries… Quant au Say something
d’Anne Sila et Florent Pagny, il confinait tellement à la perfection que Florent
invitât de sa voix impérieuse la belle Anne
à faire résonner le merveilleux Stradivarius de sa voix jusqu’à sublimer Céline
Dion.
Quel final de rêve ! Mais maintenant, la fête est
finie. On pourra toujours débriefer tout ce que l’on voudra, ma télévision est
désormais débranchée jusqu’au prochain Tour de France. A bientôt et merci à
tous !
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