samedi 26 avril 2014

Que de beaux moments...

Formidable intro funky de Garou, Mika et Jennifer, Pagny restant un chouia décalé ! La soirée commençait fort…

Kendji, en nœud papillon ( !) a d’emblée allumé le feu. Sa voix était chargée de soleil et de miel. Les commentaires de Pagny évoquant le « rock populaire » étaient lumineux. See you aux Saintes-Maries, Kendji ! J’ai eu peur que la classe et la distinction d’Elodie ne puissent venir à bout du « Stay », de Riahanna. Elle a franchi l’obstacle avec un charme fou et une voix phénoménale. Le chevrotard leader des Vulgos Delavega a confirmé toutes mes craintes. Abêtir à ce point un monument de la chanson française ne mérite qu’une sanction : la potence ! Les boules Quiès sont-elles remboursées par la Sécurité sociale ? Amis Arcachonnais, renseignez-vous !

Cruel moment que la confrontation des trois poulains de Garou. Incroyable Maximilien Philippe, qui a su interpréter le monstrueux « Show must go on » de Freddie Mercury sans affect affiché ni pleurnicherie. Ce garçon est vraiment très rock’n roll… Un grand de la scène est né ! Donc, Show must go on ! Au passage, Nikos Aliagas a lancé un magnifique hommage à Grégory Lemarchal, dont le papa est l’invité régulier du Festival de la chanson française de Montluçon, grâce à mon ami Eric Vénuat. Incroyable Flo, qui sait transfigurer un tube de base de Skip the use en l’assaisonnant du Tabasco de ses seize ans. Ce garçon est prodigieux ! Je n’aurais pas fait le même choix que Garou…C’est déjà un grand artiste, on le reverra sans nul doute. Igit s’est dévoilé en invoquant Arno. C’était une évidence, tellement son décalage parisien confine au surréalisme belge. Cet homme a non seulement du talent, mais en plus un charme fou.

Après cette épreuve douloureuse, l’on a pu faire une pause, façon chute de tension : Amir a ânonné sans fausse note une mélodie sans intérêt, du genre de celle qui rentre par une oreille et qui ressort par l’autre. Ca ne valait pas 10 cents d’Euros au Karaoké de Pointe-à-Pitre. Jennifer adore. Si vous voulez retapisser vos cabinets, vous pouvez compter sur son bon goût. J’ai ensuite vaguement le souvenir d’une Manon aux cheveux rouges qui a hurlé du Brassens. Je n’aime pas les cheveux rouges, je n’aime pas les hurleuses et je n’aime pas Brassens. Donc : dommage…Sur l’énorme « Seven segonds away », de Youssou N’Dour, la Petite Shadé a tenté de faire illusion, avec volonté et sincérité, pour une fois, et n’a pas démérité. Nikos lui a même donné une leçon de langue wolof… Dommage d’avoir été éliminée le soir où elle a chanté le mieux depuis le début de la compétition…. ! Et mettez-là en face de Stacey King, il n’en restera pas grand-chose !

Comme l’a dit Pagrny, il ne sert en rien Charlie que de chercher la performance. Le jeune infirmier sait toucher le cœur, et vise juste, mais sans prétention. Peut-être pas assez ? Son « Foule sentimentale » était en tout cas très prenant ! Wesley a fait du beau Goldman, mais à mon sens a manqué soit de profondeur, soit de finesse. Le déclamé de Stacey King sur « Je suis malade » est un tel moment d’anthologie que j’en aurais presque aimé la chanson. L’artiste est sortie d’elle même et de sa tessiture habituelle pour nous offrir et son cœur et sa voix. Inclassable, elle est déjà une étoile !

samedi 19 avril 2014

Soirée « Public » : à boire et à manger

Soirée « Public » : les téléspectateurs choisissaient les chansons.

En ouvrant le show sur « Quand on arrive en ville », les coaches auront permis aux jeunes générations, si elles veulent faire l’effort de comparer à l’original, de comprendre dans quel désert musical nous errions aux « grandes heures » de Balavoine. Ce fort en gueule n’avait d’autre recours vocal que sa voix entêtante. Ce soir, faute de puissance, c’est Mika qui était en dessous, les trois autres étalant tout leur savoir-faire avec brio et sans parcimonie.

Manon avait sans doute à relever le plus difficile défi de la soirée, avec le « Don’t stop the music » de Rihanna, naguère magnifié par Jamie Cullum. La couleur de ses cheveux me faisant un peu mal aux yeux, je me suis contenté d’écouter. C’était braillé, pas chanté. Aucune nuance, un entrain relatif, pour un résultat décevant. Beaucoup de bruit pour rien, c’est le cas de le dire.

Le gentil Amir arborait sa belle gueule de gendre idéal des temps modernes réservée aux grands soirs. Forcément, forcément émouvant. « Lucie » l’exige. Mais son vibrato est aussi gênant que ses poses sont affectées. Que ne fait-il gravure de mode, au lieu de s’acharner à vouloir faire pleurer dans les chaumières ?

Un jour viendra où « La Petite Shadé » parlera d’elle-même à la troisième personne. Cette péronnelle ne m’a nullement mis « L’eau à la bouche ». Elle aussi dégoulinante d’affectation, elle a voulu chanter comme une Diva qu’elle n’est pas, dansant lascivement en se permettant des privautés douteuses avec la mélodie. Si on m’offre son prochain disque, je le suspendrai dans mon cerisier pour effrayer les étourneaux.

Lioan a offert à « Toulouse » une version très personnelle. C’est ce qu’il fallait. Dans les changements de rythmes et de modes, il s’est montré très inspiré, jouant de la richesse de sa voix. Malgré quelques notes approximatives, une prestation brillante et prenante. Un bel artiste. Bravo !

Chacun pourra apprécier le choix de Jennifer. Il est vrai que c’est Pâques : les cloches sont de retour…

A défaut d’être un grand chanteur, Wesley s’est révélé une vraie bête de scène. Bien servi par un entraînant air des Daft Punk, il a montré ses considérables progrès depuis les débuts de l’épreuve, même si sa voix reste un peu pénible dans les aigus. Il doit cependant cesser de maigrir, au risque de passer pour un « gogo dancer ».

 Gros morceau pour Juliette Moraine que « I can’t live ». Elle a hélas trop collé à l’original pour donner envie d’y revenir. Parfait, mais à tout prendre, autant révérer Mariah…

A l’inverse, Stacey King a réinterprété Adèle. Ce somptueux « Rolling in the deep » était le sien. Quelle présence scénique, quelle allure, quelle voix ! Alliant aisance et puissance, charme et plénitude, Stacey King a livré ce soir une performance de classe mondiale.  Elle, c’est une Diva !



Je n’ai jamais douté des capacités de Charlie, mais l’air qui lui était proposé est rigoureusement inchantable. D’autant plus que ce sympathique jeune homme était diminué. Bravo, donc, et qu’il conserve cette envie !

Donnez un micro à Flo, il mettra le feu à n’importe quelle scène. Le duo « Aubertignac » peut être fier de voir son œuvre interprétée avec autant de volonté que  de personnalité. Incroyable maturité digne d’une rock-star. No comment : on en reste sans voix…

Renouant avec ses accents rauques et sa gueule de travers, Igit a livré un « Hit the Road » de sa propre facture : inimitable. Incroyable, ce que ce garçon modeste peut avoir comme inventivité et comme talent ! Il en faut pour s’attacher à ce point la complicité du public. Comme un âne, j’applaudissais devant ma télévision... Formidable, une fois de plus.
Au beau milieu des prouesses masculines hors pair de son équipe, la prestation de Natacha Andréani, malgré des louables efforts, est apparue bien pâlichonne.

Quelle idée de faire chanter une daube pareille que ce « Graal » à Maximilien Philippe ! C’était mieux que Kyo, c’est clair, et le « gars viril au cœur tendre » s’en est plus que bien tiré tout en montrant l’étendue de son registre vocal.
Impressionnante armada que celle déployée par Garou ! Il sera bien difficile de choisir entre ces trois garçons. Et pourtant, à l’arrivée, il n’en restera plus qu’un…

Dans la foulée, le quatuor de Mika, qui arborait un costume digne du Stade Français époque Max Guazzini, faisait pâle figure.
Caroline Savoie a littéralement assassiné l’énorme « Pour que tu m’aimes encore » de la grande Céline : approximations, fausses notes, vibrato chevrotant, fortissimi mal placés. Au secours !
Transporté à son corps défendant à des années-lumière de sa Camargue presque natale, Kendji a plongé dans un « Mad World » sans tricher. Malgré des graves un peu justes, il a chanté sereinement et pleinement. Mais qu’on lui rende sa guitare !
A chaque fois qu’elle chante et paraît, la délicieuse Elodie suscite une indicible émotion. Il fallait oser féminiser « Osez Joséphine ». Pari réussi au-delà de ce que l’on pouvait espérer. Derrière ce doux visage se trouve une très riche personnalité au service d’une belle voix.

Plaignons les futurs vacanciers du Bassin d’Arcachon qui devront subir les Tocards Delavega. Parfaits pour animer les goûters familiaux du Cap Ferret.

La semaine prochaine, les affaires sérieuses reprennent avec les quarts de finale. Avec des choix musicaux espérons-le, mieux adaptés. Mais puisque les téléspectateurs choisissaient les chansons ce soir, je suggère à Flo de reprendre « Distance », de Thiéfaine et Personne…

samedi 12 avril 2014

Une heure 57 de bonheur

Amis du soir, bonsoir ! Ce nouvel épisode des primes » a été riche de découvertes et de confirmations. Et d’émotions à l’arrivée !

Je ne comprends pas le crédit dont jouit « La petite Shadé ». Cette jeune personne aussi suffisante qu’insuffisante n’interprète que des mélodies faciles, joliment enrobées, mais cela ne présente qu’un intérêt pour le moins mineur. Voire aucun. Après « Amoureuse » de Sanson l’autre jour, Lioan s’est attaqué avec une farouche détermination au monstrueux « Power of love » de FGTH. Malgré deux fausses notes dans la première minute, il a pleinement convaincu : ce garçon est habité par la musique. Sa maîtrise est impressionnante. Il peut devenir un vrai grand chanteur. La réunionnaise Emma Shaka, elle, a malheureusement révélé toutes ses limites sur une chanson bien triste (« Pour ne pas vivre seule », de Dalida). Malgré une extrême sensibilité, beaucoup de bonne volonté et une voix juste, l’émotion ne passait pas. Faute de maturité sans doute. Exit.

Les talents de Pagny ont joué de grosses cartes avec des fortunes diverses. Le gentil Charlie s’en est remarquablement tiré, avec conviction, sur « Coup de soleil » de Cocciante. En dépit d’une voix un peu faible, il a assumé avec justesse et conviction C’était bien sympa. En revanche, Wesley, avec ses 22 kilos de moins, a voulu s’approprier un monument.  « Laisse moi t’aimer » était trop fort pour lui, sauf vers la fin. Il continue toutefois l’aventure. Quant au massacre de « Je l’aime à mourir » par Claudia Costa, je laisserai à chacun le loisir d’apprécier…

Marina d’Amico a pris de trop gros risques sur « La complainte de la Butte ». N’est pas Cora Vaucaire qui veut. Mademoiselle, il ne suffit pas de chanter (à peu près) juste, il faut savoir articuler. Sachez donc que le mot « inconnue » prend un « e » à la fin, de même que le mot « rue » ou « bienvenue ». Cet air mérite beaucoup de retenue, n’appelle aucun théâtre, et ne saurait souffrir nulle prétention. Je pense que je la chante mieux que vous, ou au moins avec plus de respect. Les Blaireaux –pardon les « Fréro »- de la Vega » ont une fois de plus montré qu’ils seraient capables, moyennant un peu de travail, d’assurer une soirée karaoké pour Patrick Chirac dans « Camping 3 », le jour ou Franck Dubosc sera en fauteuil roulant. Qu’on les renvoie vite fait dans leur bourgeoisie bordelaise ! La ravissante Elodie a chanté son premier direct le jour de l’anniversaire de sa mère. Sur un air très compliqué, choisi par Mika, elle a fait preuve avec grâce d’un contrôle exceptionnel de sa voix souple et sensuelle. Un bijou, salué par Pagny d’un « On n’a pas de talent pareil en France » ! Avant le verdict qui a renvoyé Marina dans ses foyers, Mika a proposé un charmant « Elle me dit » avec ses poulains.

Redoutable trio que celui présenté par Garou. Maximilien Philippe, avec son énorme vois grave, sait monter très haut. Il donné à « Hurt », de Christina Aguilera, une émotion rare. Savoir transmettre la détresse et la douleur avec un tel charisme est une chance très rare. Garou en avait les larmes aux yeux. Ce type, s’il continue dans la même voie a une classe mondiale. Tyfaine, toujours intéressante, a été un ton en dessous avec « Addicted to you ». Le grain particulier de sa voix est assez captivant. Mais ce soir, la concurrence était trop forte.

Car réservons une place spéciale à l’incroyable performance de Flo. Du haut de ses 16 ans, il a littéralement dominé le grandiose « Knocking on heaven’s door » avec une maîtrise, une rage et une énergie invraisemblables pour son âge. Et cela, comme l’a souligné Nikos, après « une semaine au Lycée ». Garou ne savait plus quoi dire après quelques beaux compliments. Pagny, fasciné, était debout à applaudir dès les dernières notes. Quel hommage ! Quelle voix, quel talent ! Le jeune artiste a à juste titre remercié les musiciens, somptueux. Rien que pour entendre ça, il faut suivre « The Voice »…

Durée : 1 h 57  de show. Le dernier quart d’heure était magnifique. Et pour une fois, pas d’erreur de jugement de la part des patrons. A samedi prochain !

samedi 5 avril 2014

Spleen déchire et met le feu...

Premier « prime ». Ayant loupé le début, Igit m’a déçu sur son démarrage poussif de « New York New York » mais a incroyablement fini. Bien qu’il manque d’aisance quand les notes montent sur la portée, ce garçon a une connaissance de la musique, un sens de la scène et une personnalité hors du commun. Excellent show des trios talents avec le « Suspicious mind » du King sur lequel Garou n’avait pensait-on rien à craindre de ses protégés. Sauf qu’une fois de plus Pierre Edel s’est arraché… Ce qui ne l’a pas empêché d’être éliminé au profit de Natacha. Mais Pierre Edel a une longue carrière –notamment scénique- devant lui.

Amir était pour moi une interrogation. Sur une chanson heurtée improbable mais parfaitement accessible à son registre vocal, il a joué de son physique et de sa voix pour midinettes qui ne m’ont en aucun cas convaincu, mais le public, si ! Jenny Line ( ?) m’a d’emblée déchiré les tympans : j’ai fui vers le four de ma grand-mère voir où en était ma tarte aux poireaux. Vu que vocalement, il n’y a avait rien à redire malgré une porte fermée, j’ai quand même jeté un coup d’œil sur son jeu de scène. Etique. 27.843éme version de « Ne me quitte pas », celle de Manon ne valait que par les décibels. Très juste mais collant tellement à  l’ennuyeux original que je m’en suis retourné à mon four pour me servir. Il aura fallu retenir les deux moins insignifiants sur les trois. A tout prendre, j’aurais préféré Jenny Line. Rien à dire sur le « show » qui a suivi. A oublier.

Au risque de me répéter, quand arrivent les talents de Pagny, on change de registre. Une semaine après « L’Anamour », Juliette a éclairé « Comme un boomerang » de son talent vocal, de sa capacité d’incarnation et de sa passion. Il est toujours difficile –et risqué – de se chanter un tube contemporain. En se lançant sur un sauvage « Alors on danse ? », Bruno Moreno a démontré tout son talent scénique. Bravo jeune homme ! Last but not lesat, Stacey King, sur une lente chanson française que je connaissais pas, a étalé, empreinte d’émotion, tout son registre vocal avec une efficacité exceptionnelle, surtout dans les aigus portés par sa puissance. Le « Face à la Mer » final mené par Pagny a été dominé par Bruno Moreno et Juliette, à la voix sûre, puissante et juste. Pagny a eu du mal à trancher.

Caroline Savoie a la voix juste, mais chanter un air qui inspire un ennui extrême ne sert pas forcément, sauf à montrer que l’on a un talent hors du commun. Perso, je donne mille québécoises comme elle pour une seule qui décoiffe vraiment et inspire du sentiment. Bien que je sois capable de trouver au moins deux cents gitans qui chantent aussi bien que lui, je ne peux pas dire du mal de Kendji. Ce garçon rayonnant a eu les « cojones » de monter à Paris défendre son bout de gras en chantant sa promo d’un air convaincant (qui aura reconnu « Ma philosophie », d’Amel Bent ?)… Sujet musical toujours non identifié, Spleen a transformé Björk en Armstrong. Doté d’incroyables moyens vocaux, il a éclaboussé la fin du show de toute sa classe et de son sens de la dérision. Cet homme, minablement éliminé par Mika, défend l’Art, défendons-le !