samedi 19 avril 2014

Soirée « Public » : à boire et à manger

Soirée « Public » : les téléspectateurs choisissaient les chansons.

En ouvrant le show sur « Quand on arrive en ville », les coaches auront permis aux jeunes générations, si elles veulent faire l’effort de comparer à l’original, de comprendre dans quel désert musical nous errions aux « grandes heures » de Balavoine. Ce fort en gueule n’avait d’autre recours vocal que sa voix entêtante. Ce soir, faute de puissance, c’est Mika qui était en dessous, les trois autres étalant tout leur savoir-faire avec brio et sans parcimonie.

Manon avait sans doute à relever le plus difficile défi de la soirée, avec le « Don’t stop the music » de Rihanna, naguère magnifié par Jamie Cullum. La couleur de ses cheveux me faisant un peu mal aux yeux, je me suis contenté d’écouter. C’était braillé, pas chanté. Aucune nuance, un entrain relatif, pour un résultat décevant. Beaucoup de bruit pour rien, c’est le cas de le dire.

Le gentil Amir arborait sa belle gueule de gendre idéal des temps modernes réservée aux grands soirs. Forcément, forcément émouvant. « Lucie » l’exige. Mais son vibrato est aussi gênant que ses poses sont affectées. Que ne fait-il gravure de mode, au lieu de s’acharner à vouloir faire pleurer dans les chaumières ?

Un jour viendra où « La Petite Shadé » parlera d’elle-même à la troisième personne. Cette péronnelle ne m’a nullement mis « L’eau à la bouche ». Elle aussi dégoulinante d’affectation, elle a voulu chanter comme une Diva qu’elle n’est pas, dansant lascivement en se permettant des privautés douteuses avec la mélodie. Si on m’offre son prochain disque, je le suspendrai dans mon cerisier pour effrayer les étourneaux.

Lioan a offert à « Toulouse » une version très personnelle. C’est ce qu’il fallait. Dans les changements de rythmes et de modes, il s’est montré très inspiré, jouant de la richesse de sa voix. Malgré quelques notes approximatives, une prestation brillante et prenante. Un bel artiste. Bravo !

Chacun pourra apprécier le choix de Jennifer. Il est vrai que c’est Pâques : les cloches sont de retour…

A défaut d’être un grand chanteur, Wesley s’est révélé une vraie bête de scène. Bien servi par un entraînant air des Daft Punk, il a montré ses considérables progrès depuis les débuts de l’épreuve, même si sa voix reste un peu pénible dans les aigus. Il doit cependant cesser de maigrir, au risque de passer pour un « gogo dancer ».

 Gros morceau pour Juliette Moraine que « I can’t live ». Elle a hélas trop collé à l’original pour donner envie d’y revenir. Parfait, mais à tout prendre, autant révérer Mariah…

A l’inverse, Stacey King a réinterprété Adèle. Ce somptueux « Rolling in the deep » était le sien. Quelle présence scénique, quelle allure, quelle voix ! Alliant aisance et puissance, charme et plénitude, Stacey King a livré ce soir une performance de classe mondiale.  Elle, c’est une Diva !



Je n’ai jamais douté des capacités de Charlie, mais l’air qui lui était proposé est rigoureusement inchantable. D’autant plus que ce sympathique jeune homme était diminué. Bravo, donc, et qu’il conserve cette envie !

Donnez un micro à Flo, il mettra le feu à n’importe quelle scène. Le duo « Aubertignac » peut être fier de voir son œuvre interprétée avec autant de volonté que  de personnalité. Incroyable maturité digne d’une rock-star. No comment : on en reste sans voix…

Renouant avec ses accents rauques et sa gueule de travers, Igit a livré un « Hit the Road » de sa propre facture : inimitable. Incroyable, ce que ce garçon modeste peut avoir comme inventivité et comme talent ! Il en faut pour s’attacher à ce point la complicité du public. Comme un âne, j’applaudissais devant ma télévision... Formidable, une fois de plus.
Au beau milieu des prouesses masculines hors pair de son équipe, la prestation de Natacha Andréani, malgré des louables efforts, est apparue bien pâlichonne.

Quelle idée de faire chanter une daube pareille que ce « Graal » à Maximilien Philippe ! C’était mieux que Kyo, c’est clair, et le « gars viril au cœur tendre » s’en est plus que bien tiré tout en montrant l’étendue de son registre vocal.
Impressionnante armada que celle déployée par Garou ! Il sera bien difficile de choisir entre ces trois garçons. Et pourtant, à l’arrivée, il n’en restera plus qu’un…

Dans la foulée, le quatuor de Mika, qui arborait un costume digne du Stade Français époque Max Guazzini, faisait pâle figure.
Caroline Savoie a littéralement assassiné l’énorme « Pour que tu m’aimes encore » de la grande Céline : approximations, fausses notes, vibrato chevrotant, fortissimi mal placés. Au secours !
Transporté à son corps défendant à des années-lumière de sa Camargue presque natale, Kendji a plongé dans un « Mad World » sans tricher. Malgré des graves un peu justes, il a chanté sereinement et pleinement. Mais qu’on lui rende sa guitare !
A chaque fois qu’elle chante et paraît, la délicieuse Elodie suscite une indicible émotion. Il fallait oser féminiser « Osez Joséphine ». Pari réussi au-delà de ce que l’on pouvait espérer. Derrière ce doux visage se trouve une très riche personnalité au service d’une belle voix.

Plaignons les futurs vacanciers du Bassin d’Arcachon qui devront subir les Tocards Delavega. Parfaits pour animer les goûters familiaux du Cap Ferret.

La semaine prochaine, les affaires sérieuses reprennent avec les quarts de finale. Avec des choix musicaux espérons-le, mieux adaptés. Mais puisque les téléspectateurs choisissaient les chansons ce soir, je suggère à Flo de reprendre « Distance », de Thiéfaine et Personne…

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