samedi 10 mai 2014

Une finale pour rien...

Le show fut ouvert par une bombasse dont j’avais déjà vu le minois dans les illustrés que dévore ma nièce pendant les vacances d’été. Renseignements pris, il s’agit de Kylie Minogue. Mieux en photo qu’en disque…

Wesley a vraiment beaucoup travaillé. Mais sa voix, certes souple, reste un peu légère et son vibrato gênant. Sa présence scénique était en régression par rapport à ses précédentes prestations. Son choix de « Superstition » lui aura-t-il porté malheur ?

Incroyable pari que celui de Maximilien : se lancer sur « Comme d’habitude » après Claude François, Elvis et Sinatra !.Il l’a fait et bien fait. Son lent crescendo a fait éclater sa sincérité, son émotion et son engagement envers le public. Quel amour ! A star is born…

Amir. Plus les semaines passent, moins je peux supporter ce bellâtre mielleux. Avec son air de pas y toucher, il vendrait une assurance-vie à une octogénaire Alzheimer. Il a une fois de plus susurré une mélodie pour belles-mères en pamoison. Le bruit du vent dans mes volets me donne d’autres frissons que son semblant de filet de voix sirupeux.

Kendji a retrouvé son élément à la faveur d’un « popurri » (si si, ça s’appelle comme ça en espagnol) bien troussé. Il a tout bonnement été excellent dans le « Lo laï lolaï ». Mais à quoi bon regarder The Voice pour y retrouver ce que l’on entend tous les soirs à la terrasse de Boisset aux Saintes, ou tard le soir sur la Place du Forum… ?

Un salutaire intermède musical (ayant permis au passage de voir la France prendre une déculottée à l’Eurovision) a été marqué par l’absence de voix de Yannick Noah, laquelle même « renforcée » par celle d’Amir, ne fait pas vibrer la moindre aiguille sur le potentiomètre. En revanche, le gentil Jean-Louis Aubert a bien fait chanter le gentil Kendji sous les yeux du gentil Mika qui s’est répandu en gentils remerciements. Jennifer en avait les larmes aux yeux. De rage. Puis la gentille sorcière corse a fait chanter son inutile, avant que les grosses voix de Garou et Maximilien N’en appellent « A une petite aide des amis »…

Après quelques autres mélodies convenues, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes télévisuels possibles, jusqu’à l’heure du verdict. Longuement attendu mais si connu d’avance…

vendredi 9 mai 2014

A l'heure du bilan

A quoi bon commenter une épreuve qu’à mes yeux seul l’un des quatre concurrents me semble mériter d’emporter ? J’ai suffisamment écrit ici même ce que je pensais d’Amir, Kendji et Wesley sans qu’il soit besoin d’y revenir. Maximilien Philippe, lui, n’a pas encore montré ses limites. Alors je ne regarderai cette finale que pour découvrir s’il saura encore nous étonner.
A tout à l’heure peut-être, donc, et nous nous offrirons quoi qu’il en soit avec plein d’appétit un petit flash back sur les épisodes précédents.

Bon. Le verdict se faisant attendre, voici un petit bilan de cette troisième édition du télé-crochet auquel je vous ai rendus acccros…

Eblouissante saison de The Voice ! Des pépites ont surgi, évanouies comme des étoiles filantes. Leïla, notamment, et son « Caravane » d’anthologie, Pierre Edel, un showman d’importance, Fabienne Della-Monica, la Diva altoligérienne, Lioan et sa puissante émotion, Bruno Moreno et son énergie vitale, l’ouragan Jacynthe Véronneau, la sensualité de l’irréelle Mélissa Bon et toute la classe de Sophie Delmas.
D’autres ont été sacrifiés sur l’autel des majors du disque. Flo tout d’abord : « Tu n’as que seize ans, tu as une grande carrière devant toi ». Autrement dit, trop petit pour faire (de) la maille ! Viens donc sur scène à Montluçon, Flo, tu y seras le bienvenu : on aime les chanteurs qui en ont, même s’ils sont encore en devenir. Autre assassinat en public et devant témoins, celui de Spleen, un phénomène exceptionnel qui aura sans doute commis la faute de goût de prendre la défense des intermittents du spectacle…

La fâcheuse demi-finale ne doit nous faire perdre de vue ni la captivante Elodie, ni l’extraordinaire Stacey King. Pas de filles en finale ? Qu’importe, nous les portons dans nos cœurs.

Rassurez-vous, recalés de la première et de la dernière heure ! A part l’extraordinaire Julien Doré et l’immense Nolwenn Leroy, ce sont les seconds couteaux qui peuvent se tailler la part du lion. Que reste-il de Florian Rizon ? Qui peut citer une chanson du disque de Johan Fréget ? A quel concours avait participé Olivia Ruiz ? A moins de s’appeler Jennifer, les classements et récompenses n’ont que peu d’importance aux oreilles du grand public. Des talents, nous en avons entendus, comme Al Hy dans la première saison, ou l’explosive Ludivine l’an passé. Et surtout la merveilleuse et captivante Angelina Wismes, dont les accents de « Mon enfance » accompagnent chacun de mes pas dans mon jardin. « The Voice » a ceci de magique de susciter la curiosité, d’aiguiser les sens et d’éveiller l’esprit critique. Le tout dans une bonne ambiance, certes parfois trop langue de bois, mais servi par une production hors normes capable de s’offrir les meilleurs musiciens du marché.
Merveilleuse Angelina

 Al Hy dans la Saison1









Comme chaque année, comme un soir de finale de rugby, le printemps rayonne quand l’espérance se tarit. A quand de nouvelles découvertes? A quand des nouveaux déchirements et de nouveaux coups de cœur ? A quand de nouveaux sons qui viennent réchauffer aux fins fonds de l’hiver des cœurs énamourés d’un été de bonheur ? Quand sonneront pour nous ces voix inexprimées que nous attendons tous ?
Vivement janvier prochain, et merci à vous tous !

samedi 3 mai 2014

S'il ne fallait choisir...

Magnifique ouverture ! Quand la prod de TF1 met le paquet, ça fait du grand spectacle ! Les huit postulants ont (presque) tous été à la hauteur… Le tout ponctué d’un cocasse « Quel parcours parcouru » de Nikos. Quel métier de débiter des banalités à longueur de soirée…

Curieux choix musical de Maximilien Philippe, eu égard à sa tessiture. Mais dès les  premières notes, on aura compris : son « Blues du businessman » achevé à la batterie était poignant, éblouissant de sincérité et de puissance. Quel dommage qu’il fût opposé à la créativité protéiforme du génial Igit. Renouant avec sa passion pour le rhythm’n’blues, il a une fois de plus livré sa propre version d’un grand classique. Manquant malheureusement de coffre, il est apparu moins à l’aise que les semaines précédentes. Quelle joie enfin, de voir deux jeunes gens interpréter le si entraînant « It’s not unusual » accompagnés de musiciens irréprochables qui exprimaient dans leur jeu un plaisir palpable… Le public a jeté un sort à Igit mais Garou ne pouvait être que rayonnant avec deux artistes pareils…

Pureté et profondeur dans la voix incroyablement juste d’Elodie, avant qu’elle ne sorte des rauques inattendus de la part d’une jeune fille aussi délicate. La chanson ne valait pas tripette mais elle a su lui donner de l’âme et de la force. On n’en attendait pas moins d’elle. Kendji serait vilain, chevelu et boiteux qu’il ne serait sûrement pas arrivé à ce stade de la compétition. Très à l’aise dans les tonalités de « Belle », il n’a pas été surprenant. C’était même un peu plat, à l’image de la Camargue, qui, elle, en revanche, est pleine de mystère. Il aurait mieux fait de reprendre « Bamboleo ».

Au final, le « Papaoutai » en commun avec Mika était particulièrement vilain…

Comme prévu, le bogosse a pulvérisé sa concurrente. Sans tenir compte de la pression des majors du disque et sur leur seule prestation de ce soir, c’était totalement immérité. A noter que Mika s’était fait tailler un costume dans les rideaux de ma grand-mère.

A chaque mélodie, Stacey King apporte sa propre touche trainante. Plus chaleureux, plus nourri, plus riche que chez Tina Turner, son “We don't need another hero”  a montré qu’elle peut dès maintenant prétendre aux plus grandes scènes du monde. Lors de la saison dernière, j’avais suggéré que l’on interdît aux participants de s’en prendre à Freddie Mercury. Avec son vibrato pénible, une justesse relative et une totale absence de nuances, Wesley m’a hélas donné raison tout en me traumatisant les tympans. Peu importe que le public l’ait choisi : comme ça, il pourra vendre des disques. Ou au moins en enregistrer un…

Avec son anneau dans le nez, Manon a eu beau chanter « Que je t’aime », ce n’est pas réciproque. Il ne suffit pas de crier juste et de grincer de la même façon tous les samedis pour devenir une grande artiste. Ce titre rare appelle moins de théâtre et plus de véritable émotion. Quant à Amir chantant du Corneille, c’était aussi sexy que du chou bouilli sans sel servi avec un filet de merlan de la même eau.

Restent donc en lice Amir, Kendji, Wesley et Maximilien. Je ne suis pas sûr de regarder la finale. Seul me motive le « grand petit homme ». On le verra sur scène bientôt…

samedi 26 avril 2014

Que de beaux moments...

Formidable intro funky de Garou, Mika et Jennifer, Pagny restant un chouia décalé ! La soirée commençait fort…

Kendji, en nœud papillon ( !) a d’emblée allumé le feu. Sa voix était chargée de soleil et de miel. Les commentaires de Pagny évoquant le « rock populaire » étaient lumineux. See you aux Saintes-Maries, Kendji ! J’ai eu peur que la classe et la distinction d’Elodie ne puissent venir à bout du « Stay », de Riahanna. Elle a franchi l’obstacle avec un charme fou et une voix phénoménale. Le chevrotard leader des Vulgos Delavega a confirmé toutes mes craintes. Abêtir à ce point un monument de la chanson française ne mérite qu’une sanction : la potence ! Les boules Quiès sont-elles remboursées par la Sécurité sociale ? Amis Arcachonnais, renseignez-vous !

Cruel moment que la confrontation des trois poulains de Garou. Incroyable Maximilien Philippe, qui a su interpréter le monstrueux « Show must go on » de Freddie Mercury sans affect affiché ni pleurnicherie. Ce garçon est vraiment très rock’n roll… Un grand de la scène est né ! Donc, Show must go on ! Au passage, Nikos Aliagas a lancé un magnifique hommage à Grégory Lemarchal, dont le papa est l’invité régulier du Festival de la chanson française de Montluçon, grâce à mon ami Eric Vénuat. Incroyable Flo, qui sait transfigurer un tube de base de Skip the use en l’assaisonnant du Tabasco de ses seize ans. Ce garçon est prodigieux ! Je n’aurais pas fait le même choix que Garou…C’est déjà un grand artiste, on le reverra sans nul doute. Igit s’est dévoilé en invoquant Arno. C’était une évidence, tellement son décalage parisien confine au surréalisme belge. Cet homme a non seulement du talent, mais en plus un charme fou.

Après cette épreuve douloureuse, l’on a pu faire une pause, façon chute de tension : Amir a ânonné sans fausse note une mélodie sans intérêt, du genre de celle qui rentre par une oreille et qui ressort par l’autre. Ca ne valait pas 10 cents d’Euros au Karaoké de Pointe-à-Pitre. Jennifer adore. Si vous voulez retapisser vos cabinets, vous pouvez compter sur son bon goût. J’ai ensuite vaguement le souvenir d’une Manon aux cheveux rouges qui a hurlé du Brassens. Je n’aime pas les cheveux rouges, je n’aime pas les hurleuses et je n’aime pas Brassens. Donc : dommage…Sur l’énorme « Seven segonds away », de Youssou N’Dour, la Petite Shadé a tenté de faire illusion, avec volonté et sincérité, pour une fois, et n’a pas démérité. Nikos lui a même donné une leçon de langue wolof… Dommage d’avoir été éliminée le soir où elle a chanté le mieux depuis le début de la compétition…. ! Et mettez-là en face de Stacey King, il n’en restera pas grand-chose !

Comme l’a dit Pagrny, il ne sert en rien Charlie que de chercher la performance. Le jeune infirmier sait toucher le cœur, et vise juste, mais sans prétention. Peut-être pas assez ? Son « Foule sentimentale » était en tout cas très prenant ! Wesley a fait du beau Goldman, mais à mon sens a manqué soit de profondeur, soit de finesse. Le déclamé de Stacey King sur « Je suis malade » est un tel moment d’anthologie que j’en aurais presque aimé la chanson. L’artiste est sortie d’elle même et de sa tessiture habituelle pour nous offrir et son cœur et sa voix. Inclassable, elle est déjà une étoile !

samedi 19 avril 2014

Soirée « Public » : à boire et à manger

Soirée « Public » : les téléspectateurs choisissaient les chansons.

En ouvrant le show sur « Quand on arrive en ville », les coaches auront permis aux jeunes générations, si elles veulent faire l’effort de comparer à l’original, de comprendre dans quel désert musical nous errions aux « grandes heures » de Balavoine. Ce fort en gueule n’avait d’autre recours vocal que sa voix entêtante. Ce soir, faute de puissance, c’est Mika qui était en dessous, les trois autres étalant tout leur savoir-faire avec brio et sans parcimonie.

Manon avait sans doute à relever le plus difficile défi de la soirée, avec le « Don’t stop the music » de Rihanna, naguère magnifié par Jamie Cullum. La couleur de ses cheveux me faisant un peu mal aux yeux, je me suis contenté d’écouter. C’était braillé, pas chanté. Aucune nuance, un entrain relatif, pour un résultat décevant. Beaucoup de bruit pour rien, c’est le cas de le dire.

Le gentil Amir arborait sa belle gueule de gendre idéal des temps modernes réservée aux grands soirs. Forcément, forcément émouvant. « Lucie » l’exige. Mais son vibrato est aussi gênant que ses poses sont affectées. Que ne fait-il gravure de mode, au lieu de s’acharner à vouloir faire pleurer dans les chaumières ?

Un jour viendra où « La Petite Shadé » parlera d’elle-même à la troisième personne. Cette péronnelle ne m’a nullement mis « L’eau à la bouche ». Elle aussi dégoulinante d’affectation, elle a voulu chanter comme une Diva qu’elle n’est pas, dansant lascivement en se permettant des privautés douteuses avec la mélodie. Si on m’offre son prochain disque, je le suspendrai dans mon cerisier pour effrayer les étourneaux.

Lioan a offert à « Toulouse » une version très personnelle. C’est ce qu’il fallait. Dans les changements de rythmes et de modes, il s’est montré très inspiré, jouant de la richesse de sa voix. Malgré quelques notes approximatives, une prestation brillante et prenante. Un bel artiste. Bravo !

Chacun pourra apprécier le choix de Jennifer. Il est vrai que c’est Pâques : les cloches sont de retour…

A défaut d’être un grand chanteur, Wesley s’est révélé une vraie bête de scène. Bien servi par un entraînant air des Daft Punk, il a montré ses considérables progrès depuis les débuts de l’épreuve, même si sa voix reste un peu pénible dans les aigus. Il doit cependant cesser de maigrir, au risque de passer pour un « gogo dancer ».

 Gros morceau pour Juliette Moraine que « I can’t live ». Elle a hélas trop collé à l’original pour donner envie d’y revenir. Parfait, mais à tout prendre, autant révérer Mariah…

A l’inverse, Stacey King a réinterprété Adèle. Ce somptueux « Rolling in the deep » était le sien. Quelle présence scénique, quelle allure, quelle voix ! Alliant aisance et puissance, charme et plénitude, Stacey King a livré ce soir une performance de classe mondiale.  Elle, c’est une Diva !



Je n’ai jamais douté des capacités de Charlie, mais l’air qui lui était proposé est rigoureusement inchantable. D’autant plus que ce sympathique jeune homme était diminué. Bravo, donc, et qu’il conserve cette envie !

Donnez un micro à Flo, il mettra le feu à n’importe quelle scène. Le duo « Aubertignac » peut être fier de voir son œuvre interprétée avec autant de volonté que  de personnalité. Incroyable maturité digne d’une rock-star. No comment : on en reste sans voix…

Renouant avec ses accents rauques et sa gueule de travers, Igit a livré un « Hit the Road » de sa propre facture : inimitable. Incroyable, ce que ce garçon modeste peut avoir comme inventivité et comme talent ! Il en faut pour s’attacher à ce point la complicité du public. Comme un âne, j’applaudissais devant ma télévision... Formidable, une fois de plus.
Au beau milieu des prouesses masculines hors pair de son équipe, la prestation de Natacha Andréani, malgré des louables efforts, est apparue bien pâlichonne.

Quelle idée de faire chanter une daube pareille que ce « Graal » à Maximilien Philippe ! C’était mieux que Kyo, c’est clair, et le « gars viril au cœur tendre » s’en est plus que bien tiré tout en montrant l’étendue de son registre vocal.
Impressionnante armada que celle déployée par Garou ! Il sera bien difficile de choisir entre ces trois garçons. Et pourtant, à l’arrivée, il n’en restera plus qu’un…

Dans la foulée, le quatuor de Mika, qui arborait un costume digne du Stade Français époque Max Guazzini, faisait pâle figure.
Caroline Savoie a littéralement assassiné l’énorme « Pour que tu m’aimes encore » de la grande Céline : approximations, fausses notes, vibrato chevrotant, fortissimi mal placés. Au secours !
Transporté à son corps défendant à des années-lumière de sa Camargue presque natale, Kendji a plongé dans un « Mad World » sans tricher. Malgré des graves un peu justes, il a chanté sereinement et pleinement. Mais qu’on lui rende sa guitare !
A chaque fois qu’elle chante et paraît, la délicieuse Elodie suscite une indicible émotion. Il fallait oser féminiser « Osez Joséphine ». Pari réussi au-delà de ce que l’on pouvait espérer. Derrière ce doux visage se trouve une très riche personnalité au service d’une belle voix.

Plaignons les futurs vacanciers du Bassin d’Arcachon qui devront subir les Tocards Delavega. Parfaits pour animer les goûters familiaux du Cap Ferret.

La semaine prochaine, les affaires sérieuses reprennent avec les quarts de finale. Avec des choix musicaux espérons-le, mieux adaptés. Mais puisque les téléspectateurs choisissaient les chansons ce soir, je suggère à Flo de reprendre « Distance », de Thiéfaine et Personne…

samedi 12 avril 2014

Une heure 57 de bonheur

Amis du soir, bonsoir ! Ce nouvel épisode des primes » a été riche de découvertes et de confirmations. Et d’émotions à l’arrivée !

Je ne comprends pas le crédit dont jouit « La petite Shadé ». Cette jeune personne aussi suffisante qu’insuffisante n’interprète que des mélodies faciles, joliment enrobées, mais cela ne présente qu’un intérêt pour le moins mineur. Voire aucun. Après « Amoureuse » de Sanson l’autre jour, Lioan s’est attaqué avec une farouche détermination au monstrueux « Power of love » de FGTH. Malgré deux fausses notes dans la première minute, il a pleinement convaincu : ce garçon est habité par la musique. Sa maîtrise est impressionnante. Il peut devenir un vrai grand chanteur. La réunionnaise Emma Shaka, elle, a malheureusement révélé toutes ses limites sur une chanson bien triste (« Pour ne pas vivre seule », de Dalida). Malgré une extrême sensibilité, beaucoup de bonne volonté et une voix juste, l’émotion ne passait pas. Faute de maturité sans doute. Exit.

Les talents de Pagny ont joué de grosses cartes avec des fortunes diverses. Le gentil Charlie s’en est remarquablement tiré, avec conviction, sur « Coup de soleil » de Cocciante. En dépit d’une voix un peu faible, il a assumé avec justesse et conviction C’était bien sympa. En revanche, Wesley, avec ses 22 kilos de moins, a voulu s’approprier un monument.  « Laisse moi t’aimer » était trop fort pour lui, sauf vers la fin. Il continue toutefois l’aventure. Quant au massacre de « Je l’aime à mourir » par Claudia Costa, je laisserai à chacun le loisir d’apprécier…

Marina d’Amico a pris de trop gros risques sur « La complainte de la Butte ». N’est pas Cora Vaucaire qui veut. Mademoiselle, il ne suffit pas de chanter (à peu près) juste, il faut savoir articuler. Sachez donc que le mot « inconnue » prend un « e » à la fin, de même que le mot « rue » ou « bienvenue ». Cet air mérite beaucoup de retenue, n’appelle aucun théâtre, et ne saurait souffrir nulle prétention. Je pense que je la chante mieux que vous, ou au moins avec plus de respect. Les Blaireaux –pardon les « Fréro »- de la Vega » ont une fois de plus montré qu’ils seraient capables, moyennant un peu de travail, d’assurer une soirée karaoké pour Patrick Chirac dans « Camping 3 », le jour ou Franck Dubosc sera en fauteuil roulant. Qu’on les renvoie vite fait dans leur bourgeoisie bordelaise ! La ravissante Elodie a chanté son premier direct le jour de l’anniversaire de sa mère. Sur un air très compliqué, choisi par Mika, elle a fait preuve avec grâce d’un contrôle exceptionnel de sa voix souple et sensuelle. Un bijou, salué par Pagny d’un « On n’a pas de talent pareil en France » ! Avant le verdict qui a renvoyé Marina dans ses foyers, Mika a proposé un charmant « Elle me dit » avec ses poulains.

Redoutable trio que celui présenté par Garou. Maximilien Philippe, avec son énorme vois grave, sait monter très haut. Il donné à « Hurt », de Christina Aguilera, une émotion rare. Savoir transmettre la détresse et la douleur avec un tel charisme est une chance très rare. Garou en avait les larmes aux yeux. Ce type, s’il continue dans la même voie a une classe mondiale. Tyfaine, toujours intéressante, a été un ton en dessous avec « Addicted to you ». Le grain particulier de sa voix est assez captivant. Mais ce soir, la concurrence était trop forte.

Car réservons une place spéciale à l’incroyable performance de Flo. Du haut de ses 16 ans, il a littéralement dominé le grandiose « Knocking on heaven’s door » avec une maîtrise, une rage et une énergie invraisemblables pour son âge. Et cela, comme l’a souligné Nikos, après « une semaine au Lycée ». Garou ne savait plus quoi dire après quelques beaux compliments. Pagny, fasciné, était debout à applaudir dès les dernières notes. Quel hommage ! Quelle voix, quel talent ! Le jeune artiste a à juste titre remercié les musiciens, somptueux. Rien que pour entendre ça, il faut suivre « The Voice »…

Durée : 1 h 57  de show. Le dernier quart d’heure était magnifique. Et pour une fois, pas d’erreur de jugement de la part des patrons. A samedi prochain !

samedi 5 avril 2014

Spleen déchire et met le feu...

Premier « prime ». Ayant loupé le début, Igit m’a déçu sur son démarrage poussif de « New York New York » mais a incroyablement fini. Bien qu’il manque d’aisance quand les notes montent sur la portée, ce garçon a une connaissance de la musique, un sens de la scène et une personnalité hors du commun. Excellent show des trios talents avec le « Suspicious mind » du King sur lequel Garou n’avait pensait-on rien à craindre de ses protégés. Sauf qu’une fois de plus Pierre Edel s’est arraché… Ce qui ne l’a pas empêché d’être éliminé au profit de Natacha. Mais Pierre Edel a une longue carrière –notamment scénique- devant lui.

Amir était pour moi une interrogation. Sur une chanson heurtée improbable mais parfaitement accessible à son registre vocal, il a joué de son physique et de sa voix pour midinettes qui ne m’ont en aucun cas convaincu, mais le public, si ! Jenny Line ( ?) m’a d’emblée déchiré les tympans : j’ai fui vers le four de ma grand-mère voir où en était ma tarte aux poireaux. Vu que vocalement, il n’y a avait rien à redire malgré une porte fermée, j’ai quand même jeté un coup d’œil sur son jeu de scène. Etique. 27.843éme version de « Ne me quitte pas », celle de Manon ne valait que par les décibels. Très juste mais collant tellement à  l’ennuyeux original que je m’en suis retourné à mon four pour me servir. Il aura fallu retenir les deux moins insignifiants sur les trois. A tout prendre, j’aurais préféré Jenny Line. Rien à dire sur le « show » qui a suivi. A oublier.

Au risque de me répéter, quand arrivent les talents de Pagny, on change de registre. Une semaine après « L’Anamour », Juliette a éclairé « Comme un boomerang » de son talent vocal, de sa capacité d’incarnation et de sa passion. Il est toujours difficile –et risqué – de se chanter un tube contemporain. En se lançant sur un sauvage « Alors on danse ? », Bruno Moreno a démontré tout son talent scénique. Bravo jeune homme ! Last but not lesat, Stacey King, sur une lente chanson française que je connaissais pas, a étalé, empreinte d’émotion, tout son registre vocal avec une efficacité exceptionnelle, surtout dans les aigus portés par sa puissance. Le « Face à la Mer » final mené par Pagny a été dominé par Bruno Moreno et Juliette, à la voix sûre, puissante et juste. Pagny a eu du mal à trancher.

Caroline Savoie a la voix juste, mais chanter un air qui inspire un ennui extrême ne sert pas forcément, sauf à montrer que l’on a un talent hors du commun. Perso, je donne mille québécoises comme elle pour une seule qui décoiffe vraiment et inspire du sentiment. Bien que je sois capable de trouver au moins deux cents gitans qui chantent aussi bien que lui, je ne peux pas dire du mal de Kendji. Ce garçon rayonnant a eu les « cojones » de monter à Paris défendre son bout de gras en chantant sa promo d’un air convaincant (qui aura reconnu « Ma philosophie », d’Amel Bent ?)… Sujet musical toujours non identifié, Spleen a transformé Björk en Armstrong. Doté d’incroyables moyens vocaux, il a éclaboussé la fin du show de toute sa classe et de son sens de la dérision. Cet homme, minablement éliminé par Mika, défend l’Art, défendons-le !

samedi 29 mars 2014

Quelques perles au milieu de l'ennui

Globalement, un show beaucoup plus terne que la semaine dernière, ponctué de décisions au goût douteux. On aura passé meilleure soirée…

Les mains dans la vaisselle, j’ai entendu sans d’une oreille distraite le « Tandem » très formaté d’Elodie. En revanche, la prestation de Spleen sur « La chanson de Zyggy » était un moment de création et de sensibilité très rare. Quant au « Marcia Bella » de la  Diva Fabienne Della Monica, il méritait que l’on vînt l’écouter depuis la planète Mars. Eliminée ? Incompréhensible.

Dans le deuxième trio, Marina d’Amico  s’est révélée très soul et a chanté juste et fort, avec un ample registre. Caroline Savoie s’est risquée sur « Vancouver », mais les chansons de « la patronne », , ne supportent ni la fausse note ni l’à peu près. J’ai donc trouvé ça très mauvais. Jacynthe Véronneau  était ma favorite de la compétition. Son « Let it be » était à pleurer. Sublime de justesse, empreint de rage et d’émotion. Elle s’en va du concours aussi. Ahurissant ! Si je croisais Mika demain matin sur le marché de la Ville Gozet, je lui exprimerais volontiers ma façon de penser, mais  il y a peu de risque.

Il faut avouer que l’on a subi ensuite un moment de grand vide artistique. Chloé articule l’anglais aussi bien que moi le chinois. Malgré sa voix volontariste quoiqu’un peu intrusive pour les tympans, cela ne lui a pas servi. Les « Fréro de la Vega » ont poursuivi leur récital pour midinettes. Heureusement que le gentil Kendji, a la voix légère et souriante, a été performant sur « Hôtel California ». Au passage, on le remercie encore de son apparition si souriante à Montluçon.

On est alors entrés dans une toute autre catégorie avec les protégés de Pagny. Quittant son registre habituel en interprétant « Sa raison d’être », Stacey King a montré une fois de plus qu’elle n’avait rien à faire dans un concours pour gamins. Adrien Abelli, avec sa voix chaude de baryton ténor, a régalé l’assistance du magnifique « Hymn to the sea » de James Horner, avant que Bruno Moreno ne démontre avec brio à la fois son large spectre vocal et son énergie. Il fallait hélas faire un choix mais l’on aura passé un quart d’heure de bonne musique !

Le Tahitien Teiva a été surprenant de maîtrise. Il allie une puissance de chant que l’on n’attendait pas à beaucoup de souplesse et d’agilité vocales. Un heureux moment ! On le regrettera. Juliette Morel s’est ensuite lancée sur le sinistre « Bang bang ». Ce fut sinistre. Wesley, lui, n’a plus à apprendre la musique. Sur le célèbre « Do you believe is love after love » de Cher, il a tout simplement été facile. Pagny a tranché. Je n’aurais pas fait le même choix.

Au final, Claudia Costa, sur « Under », a été somptueuse de maîtrise. Quelle voix ! Partant de graves impressionnants, elle sait monter dans les aigus avec une grande aisance et encore de la réserve sous le pied. Charlie a très bien chanté, très juste et très touchant malgré ses faibles moyens vocaux. Il fera un bon chanteur de variétoche. J’ai préféré Alexia, explosive, mais là aussi il fallait choisir. C’est dommage.

Mais après tout, on ne peut pas gagner tous les week end !

A samedi prochain….

samedi 22 mars 2014

Des moments rares

Ebouriffante entrée en matière que ce « Vieille canaille » chanté par les coaches ! Ils se sont régalés façon « Rat Pack » sur cette mélodie facile, survolée par Pagny, au registre inégalable, et Jennifer en forme olympique. Décidément, celle-là ferait mieux de se contenter de chanter. Ils ont été épaulés par un Mika charmeur et délicieux, seul Garou, tentant de faire de l’Eddy Mitchell au petit pied étant resté un peu en dessous. Ce fut un moment de joie. A voir et à revoir.

Venons ensuite à la compétition, Garou avait désigné un trio de choc. D’emblée, Maximilien a livré une interprétation éblouissante du redoutable « Je t’aime » de Lara Fabian. Majestueux dans les graves, améliorant le rythme de la chanson avec un punch de rocker, ce « tout petit homme », comme disait Mika, peut aller très loin avec son énorme voix, digne d’un très grand. La délicieuse Mélissa a hélas pour elle chanté un air d’une grande mièvrerie sortie de « Pocahontas ». C’était juste et bien chanté, mais simplement gentil. Flo, en revanche, a été époustouflant, voire émouvant sur « Ces idées là ». Riche d’un grand registre vocal, d’une rare énergie et d’un feeling à fleur de peau, ce garçon de 16 ans a dans l’âme autre chose que tous les ânes que l’on entend à longueur de journée à la radio. On tient là un talent rare. Bravo !

Moins de promesses, en revanche, avec le deuxième trio, beaucoup moins inspiré. Gwendal, avec son épouvantable coupe afro d’un autre âge, est allé au bout de ses limites vocales. Que l’on se rassure, il n’y aura pas de retrait de points car le moteur n’y était pas. Pierre Edel, après des débuts hésitants, à livré un « Amsterdam » déchirant, quasiment sanglant, grâce à ses aigus et son émotion. Un grand moment. Pour moi, ce type est un « performer ». Que penser dès lors de la gamine qui a chanté après eux un air passablement ennuyeux avec une justesse de voix extrêmement limite ?

Formidable « Igit », ensuite, qui nous a offert cette version incroyable des « Bonbons » de Jacques Brel, que l’on est amenés à ravoir sur la toile. Se lancer sur scène pour chanter cela ne mérite qu’un mot : « Chapeau » ! Quelle réussite, quel culot  et quel talent! Une voix chaude et sûre lui a succédé. Celle de Mélissa Bon qui sur « Paris Seychelles » a su montrer qu’elle sait chanter sur le souffle final. Cette jeune femme est un bijou. Elle a grandi la chanson. Typhaine a enfin chanté un « Anamour » incroyable de sensualité, avec la vulgarité dosée que le texte commande et que lui permet sa grande voix. Je n’aurais pas aimé avoir à choisir…


Un grand moment de vide a alors ponctué la soirée avec le premier trio de poulains de Jennifer. Julie Eriksen a certes une jolie voix, à l’aise, mais sans la moindre touche de sensualité que son physique glacial lui imposerait. Ginie Line s’est lancée avec conviction sur « Rue de la Paix ». Déjà que l’original n’a pas grand intérêt… Emma Shacka a alors réveillé l’assistance d’un coup de R&B assez bien senti.

La suite fut en revanche assez saisissante. D’une voix sortie d’on ne sait où, Manon a péniblement hurlé une chanson pénible. Le môme Eliott a été éblouissant de classe. Avec sa voix haut perchée, il aurait été digne de la grande vague anglo-saxonne des années soixante-dix. La « Petite Shadé » a conclu la session de façon convaincante, bien mignonne sur une mélodie proprette. Jennifer a gardé les deux filles. Dommage.

 « Né en 17 à Leindenstat », pour moi l’un des plus beaux textes de la chanson française, mérite plus de tripes et d’interrogations, qu’Amir aurait du faire passer dans sa tonalité et ses intonations. Il l’a chantée avec la meilleure volonté du monde, mais avec un problème de justesse. Un crétin assez moche a ensuite plutôt bien interprété, avec force, « Le vent nous portera ». Mais pour moi, on ne chante pas les œuvres d’un assassin. Il restait le clou de la soirée , avec la somptueuse version d’ « Amoureuse » par Lioan. Il a magnifié cette merveilleuse chanson avec son cœur et ses tripes, compensant sa voix aigue par quelques accents rauques. C’en était bouleversant.



A samedi prochain !

samedi 15 mars 2014

Funeste fin de "battles"

Ce  quatrième épisode des « battles » a bien mal démarré avec l’élimination de Mamido, puis celle de Quentin, auquel Mika a préféré le lamentable duo des « Fréro de la Vega », à peine dignes du Karaoké de l’Hôtel de la plage. Il suffisait pourtant d’ouvrir les oreilles pour distinguer un musicien de deux tâcherons qui n’ont fait figure que de pâles accompagnateurs..

De pire en pire, Margie, du haut de ses 17 ans (!!!) a bluffé son monde sur un « Summertime » d’anthologie.par son feeling, son vibrato et son groove. C’était un moment magique. Merci mademoiselle, mais elle fut éliminée ! Fallait choisir le bon coach, pas Jennifer, qui préfère les garçons qui n’ont rien dans le caleçon…

Magnifique défi lancé à ses poulains par Pagny que d’offrir l’ouverture de « Tommy » à deux jeunes garçons qui ne connaissaient pas « Pinball wizard ». Quel cadeau ! Les deux mômes se sont bien frittés mais Bruno dominait mieux son sujet. Merci aux deux, en tous cas.

Inutile délire verbal de Jennifer, après un joli duo entre Natacha et Chloé sur un tube de Kyo. La première, à la voix chaude et puissante, est une vraie chanteuse, l’autre, bien que rachetée par Mika, n’ira pas bien loin…Elle accuse une insuffisance vocale crasse à ce niveau. La bonne volonté n’efface rien, surtout pas les fausses notes…

Retour vers le non-sens, ensuite, avec Jennifer, qui après un très joli duo, a retenu la prétentieuse « Petite Sadé » contre « Rich Ly » , qui avait pourtant épaté son monde par sa grande agilité vocale, et sa décontraction. Qu’il soit éliminé ne lui ôte rien, on lui souhaite d’aller loin.

Il aura fallu attendre la fin du show pour goûter un peu d’émotion. Grâce au maître Florent Pagny, bien sûr. Il a lancé ses deux poulains sur l’inchantable « Aime moi » de Johnny Halliday. Rompus au lyrique, il les a emmenés là vers des sommets auxquels ils ne pensaient jamais accéder. Adrien a gagné. Il fait honneur à la compétition !

C’était la fin des « battles ». A bientôt pour de nouvelles aventures !

samedi 8 mars 2014

Quand le Québec lutte avec la Haute-Loire...

Troisième soirée de « battles » entre équipiers. Avec des hauts (peu) et des bas (beaucoup) mais peu de hauts débats. Drôle d’idée que de faire chanter « Les amants d’un jour » à un duo : la chanson y perd tout ce qu’elle porte de solitude et de désespoir. Jennifer a d’emblée démontré son bon goût en qualifiant Emma. Jacynthe Véronneau, elle, sait tout faire. Pagny et Mika ne s’y sont pas trompés. Celle qui peut aller au bout de la compétition continuera avec le ludion international.

Pagny avait composé un trio de bêtes fauves autour du célèbre « It’s raining men ». Résultat très décevant. A une Carine à la voix de crieuse interchangeable, il a préféré la fraîcheur et la spontanéité de la grosse voix de Juliette. Dommage de devoir se passer de l’immense classe de la superbe Sophie Delmas.

Duel des extrêmes peu convaincant ensuite entre deux voix opposées sur « Like a hobo ». Sans mollir, Igit a assuré de son timbre déchiqueté contre Charlie, à la petite voix de Roch Voisine du pauvre.

Grande chanson, « Life on Mars »  a été desservie. Le registre trop mezzo convenait mal à Fabienne, qui n’a pu que sur la fin s’envoler vers les aigus. On ne reviendra pas sur la vulgarité d’Akram. Il n’y avait pas photo entre le chanteur de dancing et la Diva aux pieds nus.

Passionnant duel israélo-québécois entre Amir et François. Je n’ai même pas écouté le nom du vainqueur. C’est dire si c’était intéressant. Dommage d’avoir gâté le superbe « Radioactive ».

Younés et Kendji ont dû délaisser quelques minutes leurs spécialités méditerranéennes pour se lancer sur Stromae. Assez faible sur le plan de la performance vocale, le duo valait par l’originalité de ces deux jeunes hommes au regard empli de soleil. D’une courte tête, le surprenant gitan l’a emporté sur l’élégant chanteur de raï.

En entrant sur scène, Gwendal et Kisamilé avaient déjà gagné le droit d’aller chez le coiffeur. « Fan » de Pascal Obispo est un air très exigeant qui demande registre, puissance et justesse. Les deux jeunes ne se sont pas démontés. Plus audacieux, le gars aux cheveux jaunes a été éliminé par plus classique que lui. Mais on reste loin du talent de l’année.

Deux belles confirmations ce soir, donc, avec la canadienne Jacynthe Véronneau et l’altoligérienne Fabienne Della-Monica. Higit reste en embuscade côté garçons.

Rendez-vous samedi prochain pour la dernière soirée des « battles »…

samedi 1 mars 2014

Des "battles" en fanfare...

Démarrage en fanfare pour cette deuxième soirée des « Battles », avec une éblouissante Stacey King. Sur un excellent air de Pink, elle n’a fait qu’une bouchée de la jolie libanaise Aline Lahoud, complètement sèche dans les graves. Tout y était : puissance, nuances, maîtrise. Une grande pro envoûtante… A voir et à revoir. Et merci Pagny pour avoir préparé ce si beau moment.

Spleen est-il un vrai compétiteur ou tout simplement un personnage hors normes ? Il en a fait voir de toutes les couleurs à son nasillard mais valeureux opposant tatoué Pierre Edel, mais surtout à tous les spectateurs. On reste bouche bée devant la nouvelle prestation de ce monstre prométhéen, dont la seule présence scénique emplit l’espace.… Qu’il aille loin, ce garçon est exceptionnel !

Bien sûr, dès qu’on à affaire aux choix de Jennifer, l’attention retombe d’un cran. La sublime Leïla a ce talent rare d’améliorer les chansons qu’elle interprète. On ne saurait en dire autant de ses faire-valoir du soir, un rouquin à la voix insoutenable (à côté, Pierre Palmade fait figure de Bruce Willis) et une brune interchangeable. Une faute de goût de plus pour Jennifer, qui ne les compte plus. On est passé à côté d’un rare talent…

Plus de muscles avec le jeune Flo (16 ans et pas encore toutes ses dents) et Roman, très rock lui aussi. Belle mise en scène de Garou que de les lancer, guitares en mains, sur « You really got me ». Sympathique victoire de Flo. Le seul problème, c’est qu’entre Montluçon et Clermont-Ferrand, on en trouve 250 qui chantent aussi bien…

Dans son splendide (?) costume écossais, Mika a tenté de nous vendre Elodie « chanteuse de la rue » et « Najuah ». Le résultat était à la hauteur du casting : évanescent.

Duo décoiffant en revanche entre Alex et Mélissa sur « Eye of the tiger ». Les deux jeunes ont fait le show mais de là à incarner la voix de l’année, il faudrait qu’Alex prenne du muscle et que Mélissa chante juste. Y a du boulot…

Superbe bouquet final enfin sur le fameux « Vivo per lei ». Trop mécanique, Jérémie Bertini, bien juste dans les graves, a déçu et semblé paralysé par l’enjeu. En revanche, le Tahitien Teiva, plus sensuel, très à l’aise, a surpris par sa technique et son registre. En d’autres temps, ses posters auraient fleuri les chambres des jeunes filles…

samedi 22 février 2014

L'heure des premiers choix...

Après six semaines de sélection vient le temps des éliminations. Entre d’interminables préliminaires et autres séquences d’autopromo, Manon et Ayelya ont ouvert le feu sur une mélodie anonyme qui leur a permis de crier plus fort l’une que l’autre. On pouvait rester devant son dessert. Ce soir, « La Mama » est morte une deuxième fois. D’ennui.  Marina et Claudia, aux prestations fantomatiques et sans envergure, avaient la tête et la voix ailleurs. On pouvait prendre le café après avoir donné un léger satisfecit à Claudia.

La présentation d’Edu et Wesley a permis de vérifier qu’Obispo ressemble de plus en plus à André Pousse. Sur une chanson obsédante de Ben l’Oncle soul, la confrontation n’a pas manqué d’intérêt mais par son rythme et son agilité vocale, Wesley n’a fait qu’une bouchée de son adversaire. Cela dit, on pouvait s’attarder sur le pousse-café.

Garou n’a pas fait de cadeau à ses protégés en leur livrant en pâture l’immense « Sorry seeems to be the hardest word ». Changement de braquet immédiat et duel très émouvant ente Maximilien et Noémie. Deux extrêmes parfaitement complémentaires : la puissance contre la douceur, l’autorité contre la fragilité, les graves rauques contre les aigus cristallins. Parfaits tous les deux dans leur interprétation. Un excellent moment.

Gine (?) a ensuite éliminé Sarah : la tonitruante brune a triomphé de la tonitruante blonde, grâce à un peu plus de sensibilité et de nuances dans le chant. Autre registre, autres voix, un intéressant duo a opposé Caroline, la canadienne de service, et la ravissante Melissa, à l’agréable et chaleureuse voix grave. Elle aurait mérité la victoire pour sa sensibilité face à une chanteuse en tous points ordinaires. Elle a finalement été sauvée par le gong. Grand bien nous fasse. On avait oublié Julie et Alexia, dont on se demande encore comment elles ont franchi les auditions à l’aveugle. Après les avoir entendues lâchées sur du Lara Fabian, on se pose toujours la question...

A la semaine prochaine !

samedi 15 février 2014

Les meilleures choses ont une fin

Les meilleures choses ayant une fin, c’étaient hier soir les dernières auditions à l’aveugle. Une session moyenne à vrai dire, où la tactique des coaches l’a parfois emporté sur la sincérité des choix.

En ouverture du bal, Mamido, choriste pro, a crié du Beyoncé sans retenue. Elle l’a pourtant été, retenue. Avant qu’un canadien sans goût et inutile ne débite du petit bois au péril de sa guitare pour la béate Jennifer. Younes a fait dans le raï selon les canons du genre. Syncopé, mais sans voix ni génie. Pourtant, la ravissante Laetitia a distillé en vain d’une voix étonnamment grave du Lana del Rey (« Summertime sadness ») avec grande classe. Allez comprendre.

Entretemps, il y eut l’ouragan Jacynthe. Une canadienne de plus, pensait-on, mais elle vaut la traversée et merci à elle d’être venue jusqu’à nous ! Epoustouflant d’énergie et d’originalité, son « The house of the rising sun » n’était pas sans rappeler Janis Joplin, le registre et les cheveux flamboyants en plus. Sensible, technique, puissante, cette jeune personne a tout pour aller loin après cette entrée fracassante…

La suite fut plutôt pâle. Kissamilé (pas de jeux mots, s’il vous plaît), bêlard sans intérêt, a glapi sur une chanson informe. Je plains son coach qui doit aimer quand l’aigu tourne à l’aigre. Au Portugal, on entend autant de fado que l’on mange de morue ou que l’on regarde de foot. La voix de Claudia Costa, grave et triste à souhait mais sans surprise, ne suscite pas plus d’émotion –mais c’est déjà beaucoup- que le grincement des vieux tramways en bois de Lisbonne. Ayelya a offert à Jennifer un « Next to me » d’une voix banale, inodore et sans saveur.

Pas facile d’interpréter « L’hymne à l’amour » quand on manque de coffre, surtout en tahitien. Mais Pagny a aimé la justesse de la voix enjôleuse de Teiva. Le beau gosse devra gagner en puissance et qui sait…

Enfin, artiste accomplie et lucide, Sophie Delmas a chanté de sa voix grave un air infâme de Lady Gaga avec une maîtrise et un professionnalisme reconnus in extremis par Pagny, lequel, preuve de bon goût, ne connaissait pas la chanson. Mika en aura-il été « suprenu » ? Bienvenue dans The Voice !

PS : consterné par la médiocrité du début de l’émission de la semaine dernière, je m’engage à en visionner la fin et d’y revenir ici si le besoin s’en fait sentir…

samedi 1 février 2014

Du talent et de la lie...



Flo a inauguré cette session 4 de The Voice par un « Angie » très théâtral. « Mieux que Jagger » a dit Pagny. Mais ce n’est pas difficile... Du coffre dans les aigus, des graves assurés, le garçon peut aller loin à condition d’appendre à jouer de la guitare.

Lioan n’a que 18 ans mais de l’or dans la voix, du moins lorsqu’il cesse de parler et chante de sa voix rauque  riche et rythmée, « Vintage », comme l’a dit Mika. Dommage pour lui d’avoir choisi Jennifer. Un aller simple pour les oubliettes emprunté par la petite Margie, riche de musicalité mais au chant trop linéaire. Elle gagnera de la puissance et des graves quand elle aura oublié ses 17 ans. Akram, frère aîné du pénible Atef (The Voice saison 1) a livré un « Still loving you » digne d’un baloche du samedi soir. Les camions-podiums lui feront un triomphe. « Tyfaine » (apparemment, ça existe) a chevroté d’une voix nasillarde un tube passe-partout sans aucun intérêt. Comme sa prestation. Grave erreur de casting avec « Les frérots de la Vega » qui ont, sans la moindre voix, honteusement massacré le sublime « Caroline » de MC Solaar.

Théo, 16 ans, a mieux chanté « Caravane » que Raphaël. Malheureusement pour lui, il ne l’a pas écrite. Eliminé. Grand succès, peut-être un peu survitaminé, pour Natacha Andréani. Débarrassée de quelques scories, la voix de cette angoissée de nature offre une belle matière première à condition que l’artiste prenne confiance en elle.

Wesley a mal démarré mais mieux fini « You raise me up ». On est loin des sommets, le garçon manque de puissance et de profondeur mais a laissé entendre de beaux sons dans les hauts et s’accompagne remarquablement au piano, tout comme la très intéressante Alexia, très « Jazz à minuit », comme le lui a reproché Mika. J’y vois plutôt un sacré compliment ! L’un et l’autre feront des progrès avec Pagny.

Mais un garçon surdoué a crevé l’écran avec « Sur ma peau ». Tout y était : voix rauque, puissance, rythme, aisance. Bruno Moreno fait figure de vrai pro face aux machines à chanter interchangeables dont les ondes nous inondent. Seul Pagny s’est retourné, ce qui ne surprendra personne.

(Pour la bonne bouche, Jennifer s’est brillamment illustrée en multipliant les erreurs d’appréciation, employant  à contre-courant les notions de justesse, de puissance ou de subtilité. Il est vrai qu’en l’occurrence elle parlait d’or…)

samedi 25 janvier 2014

Du moins bon au meilleur

Troisième volet contrasté pour The Voice 3, du moins bon au meilleur. Jennifer s’est illustrée en faisant ses courses au rayon des nouilles : Florence, que ma mère a qualifiée de « Tartignolle », la « Petite Shadé » (rien que ça !) qui chantait faux, et un garçon inutile ânonnant « Ne me quitte pas », alors qu’on n’avait qu’une envie : qu’il nous quitte ! Une Élodie a tenté à l’ouverture de remplacer les Scorpions à elle toute seule, mais manquait singulièrement de piquant. Un prénommé Charlie a susurré « Que je t’aime » à la façon d’un boy scout chantant Yves Duteil. Je croyais pourtant que le programme s’appelait « The Voice »…

On passera sur des éliminés déjà oubliés, dont Douchka et sa voix de mezzo à laquelle on  peut préférer les mezzés. Mélissa, déjà très pro, a chanté du Beyoncé avec un bon groove, mais sa voix acide a tendance à irriter les tympans. De toute cette joyeuse bande, on a surtout envie de revoir Quentin, un talent protéiforme habité par la musique, qui a totalement revisité « Wonderful life » a capella et au violoncelle, ainsi que Stacey King, interprète d’un rauque et sulfureux « Skyfall », qui sera à bonne école chez Pagny.

Enfin, deux stars ont illuminé le plateau. Outre d’être belle comme un soleil, la star libanaise Aline Lahoud a de l’or dans la voix et distille des pierres précieuses note après note. On a hâte de l’entendre dans un autre registre. Enfin, l’ouragan Fabienne Della-Monica, la gabonaise de Haute-Loire, a tout soufflé sur le plateau en magnifiant les vocalises de Pink Floyd. Son magnifique rire de gamine peut résonner dans nos belles montagnes et sa voix surpuissante bercer nos rêves les plus sauvages…

samedi 18 janvier 2014

Moins d'enthousiasme ?

Deuxième session beaucoup moins emballante que la semaine dernière pour The Voice 3.

La blonde filasse Sarah Jad a débuté sur une voix de gorge le somptueux « Etienne » de Guesh Patti avant de se (ré)chauffer un peu. Résultat quelconque et pas convaincant pour un sou. Le jeune Kenji, aux yeux baignés de soleil a livré quelques notes directement venues des Saintes-Maries. Il lui faudra se forcer un peu s’il ne veut pas se contenter de livrer de la paella et de la gardianne.

Une petite québécoise a fourni une interprétation très pro et très juste de « Ain’t no sunshine » sans (susciter) la moindre émotion, de même que le dénommé Amir a chanté un « Candle in th Wind » d’une pâleur de lavabo avec la puissance vocale d’Etienne Daho. Son choix de chanson démago a payé.

A l’inverse, la puissante Juliette Moraine a failli payer son choix très cher (« Jalouse ») mais a été justement sauvée par Pagny, qui s’est offert également Santo Barracato, le frère de Frédéric François, interprète d’un « O sole mio » digne de San Remo.

Beaucoup plus affligeant, le rouquin Eliott est né avec un déficit hormonal patent qui a rendu encore plus triste une chanson à faire pleurer des cailloux. Il finira avec Jennifer. Légitime punition, même s’il aurait mieux valu qu’il fasse son service militaire. Dans la même veine approximative, le jeune Gwendal, affligé d’une épouvantable coiffure afro sortie des 60’s, a enduit de guimauve le survitaminé « I am what i am » de Gloria Gaynor avec une rare platitude. Il a chanté juste, mais sans voix. Autrement dit juste sans voix. 

Deux belles surprises en revanche avec Jérémy, excellent contre-ténor, et surtout la voix phénoménale du tout petit Maximilien, mélange de Joe Cocker et de Robbie Wiliams, à l’aise dans les graves comme dans des montées somptueuses et puissantes portée par une voix d’un rauque à faire pâlir un régiment de légionnaires en permission…




La suite samedi prochain !

samedi 11 janvier 2014

La saison 3, ça décoiffe !





Les années passent et le niveau monte. Et quelle audace dans les choix musicaux des jeunes talents, s’attaquant notamment à Prince ou Stromae ! Personne n’a démérité. Linda Lee Hawkins a sans doute été éliminée à cause d’un mauvais choix de chanson : elle aurait davantage brillé sur « Happy days », dommage. Pour le reste, une grande variété de savoir faire ou plutôt de savoir chanter. Côté moins bien, la nouvelle chouchoute, la très bêtasse Marima a revisité « Papa où t’es » sans apporter aucune valeur ajoutée et au prix de plusieurs fausses notes qui ont réveillé mon chien. Pour le moment, ce n’est qu’une hurleuse comme on en entend souvent.



La forte personnalité de la jeune Leïla a en revanche sensiblement bonifié « Caravane » tandis que la réunionnaise Emma a littéralement déchiré sur « Purple Rain ».  Plus torturée mais puissante, Manon a livré une version convaincante de « Formidable ». Pierre-Edel a interprété « The house of rising sun » avec à la fois métier et personnalité, tout comme Julie qui sur le redoutable « Underwater » de Mika, s’est tirée comme dans un rêve de cet air quasiment inchantable.
A noter aussi le très surprenant Igit, qui a surchauffé le public sur un « Fever » sorti tout droit de la braise avec une voix de vieux roublard qui aurait parcouru le monde. Enfin, révélation incroyable que Spleen, indicible de talent et de potentiel. Mika l’a comparé à un toro de combat, Pagny a dit de lui qu’il était « le Basquiat de la musique ». Ils sont l’un et l’autre dans le vrai. La compétition s’annonce rude…

Côté ambiance générale, plus divertissant que ce bon vieux Bertignac, le très charmant Mika a authentiquement fait le show, distillant de délicieuses fautes de français qui confortent son allure de faux ingénu torturé. Quant à Pagny, il a d’emblée mis un bain à ses petits camarades sur Bohemian Rhapsody. No comment…