jeudi 30 avril 2015

dimanche 26 avril 2015

Nos amis les bêtes…



Dans quel navire perdu sombrera Lilian Renaud, comme tant d’autres jeunes idiots écervelés par les paillettes et leurs évanescences ? Je ne veux aucun mal à ce pauvre garçon, mais qu’il fait peine à voir et surtout à entendre… Un bref coup d’œil en arrière nous rappellera les tristes destinées de Stephan Rizon, premier vainqueur de l’épreuve, disparu aux oubliettes, de Johan Fréget, interprète de génie mais piètre compositeur. Sans parler du gadget gitan Kendji, qui fait encore se faire fondre nombre d’adolescentes. De la chair à minettes, telle est la vox populi que veut cette émission. Ca fait vendre de la galette, ça fait rentrer les pépètes. Peu importe si l’amoureux de la musique se retrouve comme un poussin ayant perdu son omelette…

Hier soir, donc, eut lieu la finale si attendue que la cote du fromager ne valait même plus 1,01 contre 1 chez les books les plus charitables. Puisqu’il était écrit qu’Anne Sila dût se gaufrer, cela fut fait grâce à un choix de chanson dramatique. Tout le talent de la demoiselle n’a rien pu contre cette pégasserie de Chandelier qui aura porté la poisse à toutes celles qui auront voulu s’y réchauffer cette année. Même la Callas n’en tirerait pas le moindre miel… David a sur le champ ringardisé Michael Jackson (ça fait du bien), alternant Elvis et moonwalk. Avec sa propre personnalité. Ne cherchons plus à qui il ressemble, sinon à lui-même, ce môme est une future star.
On a pu avoir peur en entendant Côme se lancer sur l’inusable Toi mon frère. Il l’a chanté comme on navigue sur un nuage, malgré l’acrobate qui se débattait dans son dos. Les progrès de ce gosse sont résolument palpables. Malgré la faiblesse de ses choix antérieurs, Jennifer, la cochonglière des Aiguilles de Bavella avait presque tiré le gros lot…
Le pire survint évidemment avec le vainqueur prédéclaré : que n’est-il resté fabriquer son frometon ? Chanter juste n’est pas un signe d’intelligence, et poussé à ce stade, cela relève de l’ânerie. Lilian a chanté en yaourt un Alléluia comme l’on chante un requiem. Il s’agit d’un air de fête, point d’une complainte, n’en déplaise à ce vieux machin de Léonard Cohen, qui ne saurait constituer une référence. Cela se chante en souriant, les bras ouverts, le corps offert, et de préférence sans micro… Mais ce garçon n’a pas de gras : il n’y a nulle épaisseur dans son chant. Mets de l’huile, mon petit ! Son duo de ratiocineurs sur Over The Raimbow avec un improbable britannique a atteint les sommets de la ringardise par le truchement de la fadeur. Quand l’on pense que, la veille, Juliette Gréco ouvrait sur ces mêmes notes le Printemps de Bourges du haut de ses 88 ans…Dieu que ce moment fut pénible !
Dans les instants précédents, David, confronté à Véronique Sanson, n’avait guère brillé face à l’assourdissant charisme de La Patronne : « dans un autre monde, une autre galaxie… ». D’une façon générale, les duos se sont d’ailleurs cantonnés dans le mineur. Après que Côme a susurré une anglosaxonnerie destinée à arrondir ses aspérités, le regard fiévreux de Julien n’a pas réussi à transmettre à Anne-Sila les mystères de Paris Seychelles.
Les duos avec les coaches, eux, ont réservé d’heureuses surprises, David et Mika nous embarquant dans une Eltonjhonnerie enjôleuse, avant le massacre organisé du sublime Là-bas par le fromager et le jeune fille de bonne famille. Le Superstition de Steevie Wonder de Côme et Jennifer fut un régal de joie et de tonus. Comme quoi, quand on occupe la bouche d’une corsiquette, ça l’empêche de dire des âneries… Quant au Say something d’Anne Sila et Florent Pagny, il confinait tellement à la perfection que Florent invitât de sa voix impérieuse la belle Anne à faire résonner le merveilleux Stradivarius de sa voix jusqu’à sublimer Céline Dion.

Quel final de rêve ! Mais maintenant, la fête est finie. On pourra toujours débriefer tout ce que l’on voudra, ma télévision est désormais débranchée jusqu’au prochain Tour de France. A bientôt et merci à tous !

samedi 18 avril 2015

Trois rois mages autour d'un âne


Le monde est bien mal fait. Enfin, surtout, les règles de The Voice. Ce soir, il suffisait de prendre les quatre premiers candidats et de les qualifier pour la finale en renvoyant les quatre autres à leurs chères études : une fois passées les équipes de Mika et de Pagny, la qualité musicale est en effet retombée vite fait.


Pour ouvrir le direct, le stress était palpable dans l’équipe de Mika : l’enjeu se lisait sur le visage des candidats.
Toujours aussi élégant, chantant toujours aussi juste, David Thibaut a réussi dans un décor de flipper à transformer un titre Rn’B de Beyoncé en un rockabilly à sa façon. On l’a déjà dit ici, mais ce garçon a vraiment la musique dans la peau.
Hiba a très mal démarré, ayant du mal à poser sa voix, avant de chanter régulièrement faux, voire très faux, jusqu’au bout. Même si « Pas là » de Vianney n’est pas un sommet de la musique, la belle a livré sa plus mauvaise prestation depuis janvier. Autrement dit, elle n’était « Pas là »…
Leur duo sur « Something stupid » de Nancy Sinatra, parfaitement glamour, était en revanche délicieux, comme dans un rêve qui nous aurait porté du Liban au Québec et du Québec au Liban.
Cerise sur le gâteau, une affirmation (?)  troublante de Mika : « Ils sont tellement différents l’un de l’autre qu’ils me ressemblent ». Est-ce à dire qu’il ne se ressemble pas lui-même ? En tous cas, son pyjama de secouriste de l’armée sudiste, lui, ne ressemblait à rien.

Revoir le duo (sans doute le meilleur moment de la soirée) en cliquant sur l’image ci-dessous :

http://videos.tf1.fr/the-voice/extraits/en-duo-david-thibault-et-hiba-chantent-something-stupid-pour-8595615.html

David qualifié pour la finale.


La rayonnante Anne Sila malgré quelques passage relevant de la voix de gorge, est restée dans un registre « gueulard » imposé par un air passablement fastidieux (« My immortal », chanson qui ne restera pas immortelle). En tout état de cause, on a l’impression qu’elle peut tout chanter. Il lui était donc totalement inutile de danser en même temps. Et, comme Hiba, elle nous a proposé ce soir sa plus mauvaise, ou plutôt sa moins bonne performance depuis le début de la compétition.
Stressée elle aussi, Camille Lellouche a attaqué assez faux le « Double je » de Christophe Willem. Se reprenant, elle a ensuite donné une puissance souriante à cette mélodie que l’on n’a pas l’habitude d’entendre chantée par une vraie voix. Dotée du registre le plus large des concurrentes en lice dans cette demi-finale, notamment grâce à ses graves, elle a montré qu’elle avait tout d’une grande.
Leur duo sur du Céline Dion (« Destin ») était un régal de complicité à un point tel que par instants l’on avait l’impression de n’entendre qu’une seule voix.
A l’heure du verdict, alors que Nikos lui demandait pourquoi il avait donné deux points de plus à Anne Sila, Pagny a répondu « Parce qu’elle a bien dansé ». Très gentleman sur ce coup, le maestro !

Anne qualifiée pour la finale.



En voyant apparaître les visages des deux ectoplasmes de l’équipe de Zazie,  nous sommes partis faire chauffer la soupe, laissant le chien seul face à la télévision. Selon cette brave bête, ça ne valait même pas un chuchotement de chihuahua…
En entendant de loin, sur du Calogero, les vocalises du fromager (comme toujours pourvu de sa casquette de plouc mettant en valeur ses oreilles décollées), je pensais qu’il aurait eu sa place dans les opérettes de Marcel Merkès et Paulette Merval. Ou qu’il devrait faire un duo avec Batista, le morbier et le brocciu ayant tout à gagner dans une cause commune.
Zazie a affirmé, les yeux alanguis, que Lilian lui donnait envie de ceci, envie de cela. Moi il me donne surtout l’envie d’éteindre la télé.
L’inverse avec Guilhem, sans doute agréable à regarder à condition de couper le son. Avec son air inspiré, il a une fois de plus chevroté et chanté faux, ce qui apparemment ne dérange personne. Moi, si. Déjà que « Foule sentimentale » m’en touche une sans faire bouger l’autre, sa reprise en valse lente a manqué m’endormir.
Le duo de nos deux gugusses laissait craindre le pire. En fait, on a eu droit à un gag : Lilian a trouvé le moyen de chanter du U2 comme à la messe ! Ridicule. Le bôgosse était davantage dans son élément. Dommage qu’il n’ait pas chanté comme ça plus tôt !

Lilian qualifié pour la finale.


Passé ce triste intermède, sur du George Michael, Côme a fait du Côme, mais en mieux. Très juste et énergique. Il est de tous les candidats celui qui a fait le plus de progrès au cours des mois. Rien à redire si ce n’est que le résultat n’est ni désagréable ni original.
On ne saura jamais à quel produit carbure Batista avec son air extatique. Sur l’Ave Maria de Schubert, on pouvait légitimement penser qu’elle avait vu la Sainte Vierge. Toute à ses pensées éthérées, elle s’est laissée aller à nasiller comme une vieille porte qui grince (d’accord, une porte qui nasille en grinçant, ça ne doit pas facile à trouver, mais en Corse, on ne sait jamais…). Rareté dans The Voice, elle est la première candidate à donner l’impression de s’être décomposée au fil des semaines.
Leur duo sur « Take me to the church » fut de loin le plus mauvais des quatre. Si Côme a fait le boulot, on se demande ce que Batista faisait là. Qu’importe, elle fera une bonne choriste pour I Muvrini…

Côme qualifié pour la finale.


Les jeux sont donc presque faits. La production de TF1 a choisi ses favoris, diffusant honteusement durant les intermèdes des interviews de coaches avouant leur préférence pour Anne et pour Lilian. Du coup, je mets tous mes espoirs sur Côme et David

jeudi 16 avril 2015

Quand Zazie fait sa Jennifer…




Les qualifications pour la demi-finale se sont déroulées sur un choix de chansons établi par les téléspectateurs d’après une présélection proposée par les artistes et leurs coaches, ce qui explique une nette baisse d’intensité par rapport à la semaine dernière. Les qualifiés participeront en outre à la Tournée The Voice à travers la France.

Sur le « Blues du businessman », Awa s’est montrée trop courte et pas assez à l’aise, surtout lorsque l’on se souvient de la prestation de Maximilien Philippe l’an dernier. En un mot, un choix de chanson qui l’aura sacrifiée. Dommage, on l’aimait bien…
Redoutable défi pour Camille Lellouche sur « You know I’m no good » de la divine Amy. Retenue et personnalité pour la présence, puissance et justesse pour la voix, du grand Camille. Mika a loué son « intelligence émotionnelle » : comprenne qui pourra. Sauvée par Pagny.
« Si j’étais un homme » est une merveille de la chanson. Il faut de sacrés arguments pour l’aborder. Or sans l’être encore vraiment, Anne Sila est une grande pro. D’emblée, elle nous a embarqués dans le bateau vert et blanc pour une envoûtante traversée locale. On ne sait si l’émotion l’emportait sur la maîtrise vocale. Qualifiée haut la main par les téléspectateurs.

Pour le plaisir, revoir la prestation d’Anne-Sila en cliquant sur l'image ci-dessous.

http://videos.tf1.fr/the-voice/extraits/anne-sila-chante-en-direct-si-j-etais-un-homme-diane-tell-8592440.html


Dans l’équipe de Jennifer, nous voilà enfin débarrassés d’Alvy après avoir encore souffert. L’entendre chanter (encore un peu) faux ce tube douloureux de Christophe Maé relevait de la double peine. Même si c’était une prestation plutôt sympathique, elle n’éveillait guère d’intérêt.
Sur « S’il suffisait qu’on s’aime », Battista a chanté (un peu) plus juste que la semaine dernière. Mais sur cette mélodie très « scolaire », l’ensemble était pâle, insuffisant et sans relief. La grande Céline était bien loin. Sauvée par la buse de Bocognano, évidemment.
Sur le sombre « Rodéo » de Zazie, Côme a livré de loin sa meilleure prestation depuis le début de la compétition. Très juste, sans éclats de voix superflus, Côme a accompli des progrès méritoires qui lui donnent l’accès à la demi-finale grâce au vote du public.

Peu de surprises avec l’équipe de Mika. Si ce n’est, une fois de plus, la surprenante performance David, cette fois sur « Close to me » des Cure. Non seulement excellent chanteur, il s’est montré charmeur et danseur convaincant, d’une grande aisance, avec une élégance exempte de toute ostentation. David a surmonté avec brio le handicap de sa jeunesse. Sauvé par Mika.
Pas grand-chose à dire à propos d’Hiba, qui a réussi à imposer son style vocalement irréprochable sur le mythique « Amoureuse » de Véronique Sanson. Mais le risque, c’est que cette perfection technique ne laisse transparaître que trop peu d’émotion. Choisie par le public.
Yann’Sine a fait ses adieux sur une chanson « Impossible » qui n’était vraiment pas faite pour lui. Trop d’aigus forcés sur un air qui demande plus de maturité : il a déçu ce soir. Mais sa fraicheur, son imagination et son culot resteront une délicieuse découverte qui justifie l’existence de The Voice… Au revoir, le « Peter Pan » marocain, comme l’a salué Mika.

La performance de David est ici :

http://videos.tf1.fr/the-voice/extraits/david-thibault-reprend-en-direct-close-to-me-the-cure-8592445.html

Le plus mauvais moment de la soirée arrivait avec l’équipe de Zazie. Guilhem a été ectoplasmique sur « Clocks » de Coldplay. Je comprendrais qu’il vende des posters aux jeunes filles. Des disques, moins. Une fois de plus indigne de ce niveau, tout comme son compère Lilian, le fameux garçon laitier, ennuyeux comme le brouillard sur la forêt des Vosges. Il a exécuté le captivant « Angel » de Robbie Williams totalement à contre-sens, tel un chanteur d’art lyrique là où il fallait être rock n’roll. Décidément navrant. Sélectionné par le public.

Yoann, retenant très souvent sa grosse voix, a livré une « Corrida » parfaite, non seulement par sa justesse de ton mais aussi l’intelligence des attitudes. Il a encore donné de la profondeur à ce texte tant de fois entendu. Un grand artiste que l’on reverra sans doute sur les scènes pour notre plus grande joie, mais pas dans l’immédiat, puisqu’il a été éliminé par Zazie au profit de Guilhem. Surdité ou démagogie ? Mademoiselle Truchis de Varenne a commis l’une des plus grandes injustices de l’histoire de The Voice.

Pour résumer, l’écrémage des effectifs depuis deux semaines a bien affadi la compétition, avec des choix très conformistes mâtinés d’une connotation communautariste (Hiba, Battista). De quoi couper l’envie de regarder la demi-finale et la finale, si ce n’est pour le plaisir de réentendre David et Anne Sila.


La soirée a donné lieu à un concours d’élégance assez contrasté. Entre l’élégance classique de la tenue noire d’Anne Sila et l’extravagant déguisement de Battista, l’éventail était large si l’on y rajoute la veste de Mika, tenant à la fois du tissu camarguais, du Far West et de la tenture orientale. Quant à Jennifer, à laquelle on n’aura pour une fois rien à reprocher, sa robe montre qu’elle est déjà en partance pour la plage…

samedi 4 avril 2015

Deux gars, une fille…


Enfin les directs ! Diront les uns. Le début de la fin, diront les autres. Déjà, plusieurs jeunes gens talentueux ont été renvoyés à leurs cours de chant, et ce soir, l’épée de Damoclès allait s’abattre sur le quart des effectifs !

Après une superbe entrée en matière sous forme de défilé inaugural, la piste était libre pour les « debs » du live et le moins que l’on puisse dire est que l’on n’a pas été déçu, y compris par le pire…

Le serial-fashioned Mika a ouvert le bal en lâchant David sur « Feeling my way to the darkness ». Classe, justesse de voix, accent, ce  môme est épatant. On sent une influence « preyslienne » permanente dans ses intonations tant que dans ses déhanchés. Un simple régal.
Le petit prodige Yann’Sine doit avoir des ancêtres magiciens. Quelle intelligence d’esprit, quelle richesse de voix, quel registre, et quel talent dans sa modulation des aigus ! Il « vole », a-t-il chanté. Alors, petit, « Spread your wing and fly away », l’avenir s’offre à toi !
Sharon Laloum n’avait pas l’élégance de ses deux prédécesseurs. Et malgré son interprétation méritoire d’une bien banale litanie de la pop anglo-saxonne, elle est apparue bien pâle.
Toujours aussi belle, toujours aussi pro, Hiba a chanté aussi bien qu’on le puisse une mélodie insipide de Britney Spears.
Hiba et David sélectionnés par les téléspectateurs. Yann’Sine retenu par Mika.

Incroyable comme ce Yoann a la musique dans la peau. Il a transfiguré le « Désenchantée » de Mylène Farmer en sublimant paroles et mélodie de cris de rage vocalement irréprochables. Il évoque, par son aptitude à réinterpréter des airs mille fois entendus, le Julien Doré de la Nouvelle Star 2007, ce qui n’est pas peu dire.
Après cette prestation ébouriffante, il restait à Zazie de nous livrer ses trois autres poulains en pâture. Il serait temps que Lilian, le crémier doubiste, fasse sa mue au lieu de nous rejouer « Les choristes » tous les samedis. Qu’il prenne garde, le goudron et les plumes le guettent : Jean-Michel Jarre et Christophe ont du avaler leur night cap de travers après l’avoir entendu s’aventurer sur leurs « Mots bleus ». La voix de ce garçon est un supplice.
C’est à croire que « Diamonds » de Rihanna est devenu un étalon pour les concours de chant. Mais quelle maîtrise technique et quelle aisance de Mathilde, autant de vertus apparentes qui reposent sur tellement de travail ! Impressionnante jeune femme…
Avec sa belle gueule, Guilhem, s’est vraiment trompé de voie : il aurait toute sa place au cinéma dans des rôles de dealers désespérés ou d’amoureux suicidaires. S’il veut néanmoins continuer, avant d’arrêter de chevroter et de chanter faux, il lui faudra d’abord apprendre à respirer moins maladroitement. Même avec l’absence de voix qui était la sienne, Léo Ferré avait fait de son « Avec le temps » un viatique pour l’éternité. Avec Guilhem, on a juste pris un aller-simple dans un grisâtre train de banlieue.
Yoann et Lilian sélectionnés par les téléspectateurs. Guilhem retenu par Zazie. Mathilde reste sur le carreau. Comment peut-on manquer de goût à ce point ?

Sacré quatuor et invivables choix avec Florent Pagny. Pour rattraper son jeune âge, Awa Sy a couru après l’inoubliable « Bang bang » de Nancy Sinatra, si cher aux fans de Tarantino. Elle est allée crescendo, (presque) toujours juste, enflammant l’affaire avec l’aide de musiciens d’exception. Que cette petite tigresse a du chien !
Toute de camaïeu de rose vêtue, mèche blonde gélifiée au vent, Halvia a rappelé aux plus anciens d’entre nous la Debbie Harry de Blondie en mieux, c'est-à-dire non seulement mutine mais de plus sachant chanter et enchanter…
Pour la deuxième semaine consécutive, choix de chanson consternant pour Anne-Sila avec « New-York » d’Alicia Keys. Mais pour la deuxième semaine consécutive, elle s’en est sortie avec un invraisemblable brio. Inspirée par la Grosse pomme, elle s’est débarrassée de la banalité de la mélodie avec une facilité déconcertante, améliorant même l’original !
Artiste d’exception, Camille Lellouche a de nouveau montré tous ses talents sur « Tous les mêmes » de Stromae, devenu en deux ans une valeur-étalon des télé-crochets. A l’aise sur scène comme une vieille routière, attaquant chaque note avec les dents qui déchirent la vie, Camille a sorti des graves épatants précédant des accents montants vers les hauts dignes d’une vraie blueswoman. Un plaisir pour l’esprit comme pour l’avidité de l’amateur de sensations vocales.
Les téléspectateurs ont gardé Awa et Anne-Sila. Le choix était douloureux pour Pagny, qui a retenu Camille. Dommage pour Helvia et son prénom si doux aux nostalgiques des épopées routières…

La rigolade pouvait enfin démarrer avec le Jennifer’s team. Côme est aussi sympa qu’il chante avec ses pieds. Je l’ai laissé sur le « Stabat puer » de Calogero (le pendant d’un Stabat mater, les latinistes et mélomanes comprendront) pour ouvrir ma boîte de lapins en chocolat. De loin, on peut légitimement estimer qu’il chante mieux que lorsqu’il ne crie. Habillée en veuve corse, mais néanmoins joyeuse, la froufrouteuse de Balagne a lâché pour commentaire un inoubliable : « Je lui ai proposé une chanson en français. Il l’a comprise… ». No comment.
L’inévitable séquence patronage nous a été offerte par Alvy. Toujours à côté de ses notes, l’ex-tirailleur a béatement chanté une mièvrerie à la hauteur de sa prestation : sans voix, sans le moindre talent, ni la moindre inspiration. Indigne de ce niveau.
Manon Palmer a sublimé un air dont plus personne ne se souvenait qu’il était de Christophe Willem. Quelle dommage de voir nous quitter cette si jolie princesse qui sait chanter, monter et redescendre avec autant de justesse. Que la grâce continue à guider son envie !
Sortie de son répertoire, Battista Acquaviva a inquiété son monde en frôlant souvent le crash. Et les contours du Monte Rodondo sont âpres pour les aventuriers. Son « Whiter shade of pale » mâtinant des réminiscences de Joan Baez de chants d’oiseaux, a été ponctué de fausses notes redoutables, compte tenu de sa tessiture suraigüe. La plus futée des renardes du maquis n’y aurait  pas retrouvé ses petits.
Les téléspectateurs ont retenu Alvy et Battista. La vermine de Solenzara a bien évidemment choisi Côme. Comme on pouvait s’y attendre, les plus jeunes partent parfois les premières…

A l’arrivée, une bien belle soirée, magnifiée par Yoann et Yann’Sine, et marquée par Camille . Sans oublier la formidable Mathilde, que l’on aurait aimé revoir ces deux prochaines semaines.

mercredi 1 avril 2015

Chantons tous « Comme toi »

Qu’il est difficile de décrire le néant ! Quand la vacuité vous vide de toute énergie créatrice, l’être se rétracte dans un reniement du monde propre aux larmes de l’impuissance. En un mot, cette soirée de The Voice s’est longtemps dessinée comme nulle et non avenue s’il n’y avait eu un miracle.

Il faut dire qu’avec les équipes de Mika et de Jennifer, s’attendre au miracle relevait du sauvetage du Titanic. Mika a démarré par un trio de charme virant rapidement à la soirée de dupes. Sur « Tainted love », Law a été d’une effroyable banalité et a fini par me percer les oreilles avec ses suraigus. Aucun intérêt. Se lançant dans « Survivor », Camille Lellouche a été remarquable à la fois par sa profondeur et sa malignité. Insuffisant pour Mika, mais si elle n’est pas une grande chanteuse, elle est dotée d’une incroyable personnalité. Florent Pagny ne s’y est pas trompé en la repêchant. Sharon Laloum a minaudé sur la reprise de Carmen de Stromae. Que dire, sinon que ce n’était pas bon ? Plein de mes voisines chantent mieux. Qualifiée par Mika . Bof….

Mariana Tootsie est une chanteuse de bar dont tomberaient amoureux marins perdus et camionneurs abandonnés. Elle a su ressortir du fameux « Prélude de Bach » de Maurane des graves encore plus charnels que ceux de la Diva belge. Cela n’a pas convaincu le grand lutin britano-libanais. Hiba Tawaji a braillé avec brio un air sans nom, telle une star qu’elle est déjà. Grand bien lui fasse, mais je n’achèterai pas ses disques, bien que Mika l’eût qualifiée pour la suite. Jacques a démarré faux pour finir très juste un redoutable « Métèque » qui n’appartient qu’à son auteur de légende. Sans rien transcender, sa prestation était méritoire. Merci, jeune homme à la belle voix !

Madeleine Leaper nous a fait retomber en enfance avec « Le temps des fleurs ». Il paraît que c’était une chanson de Dalida. Moi je me souvenais plutôt d’Ivan Rebrof. Mais en tous cas autre chose que cette version tristounette digne d’un concours de l’Eurovision. Thomas a ensuite hurlé du blues sans convaincre, malgré une belle chemise piquée au cowboy Marlboro. Dans cet océan de grisaille, que dire de l’incroyable performance de Yann’Sine Jebli ? Qu’est-ce qui nous a le plus ému ? Le message véhiculé par cette jubilatoire percussion des passés et des antagonismes odieux et tribaux qui nous perturbent depuis tant de décennies, ou la seule performance vocale de l’artiste ? Quand l’on chante le malheur de l’innocence avec une telle puissance et une telle sincérité, le public ne peut que s’incliner, ce qui fut fait après ces instants de grâce absolue qui ont propulsé le petit môme vers la gloire des directs. L’émotion était là. C’est parfois la magie de la téloche…

La prestation magique de Yann’Sine est visible en cliquant là.

Il est clair qu’après ce choc vocal et émotionnel, la soirée était d’autant plus pliée qu’il restait à subir l’équipe de Jennifer. Ne souhaitant pas bâcler la chronique, ni l’inutilement rallonger, je m’astreindrai à être bref.

La très tatouée Amélie a braillé « Black velvet » en couvrant le son de mon aspirateur, ce qui n’est pas un mince exploit. A éviter sous n’importe quel prétexte au petit déjeuner. Sweet Jane, toujours choucarde, a trouvé le moyen de se planter grave, sans aucune voix, sur « Non, non rien n’a changé » des Poppies. Je lui aurais donné dix balles pour qu’elle change de rame dans le métro. Manon Palmer, sur une chanson difficile, a été sublime comme on peut l’être à seize ans. On est heureux de la revoir pour le bonheur des yeux comme pour celui de l’âme, vu que la Taupe du Monte Cinto, pour une fois bien inspirée, l’a retenue pour la suite des événements.

Le crieur Côme a hélas été fidèle à lui-même en s’attaquant à « La bombe humaine » pour n’en faire qu’un « Pschit ». Mathilde s’est montrée très à l’aise sur « « Son of a preacher man », mais la mélodie, ou son interprétation, était trop scolaire pour susciter la moindre émotion. Quant à « Max Blues bird », il fait partie de ces inconnus genre « Petite Shadé » ou « Pom Pom Pidou » convaincus que rallonger leur surnom peut masquer leur absence totale de talent. Côme qualifié, Mathilde repêchée. L’Histoire n’en sera pas bouleversée pour autant…

Le dernier trio en piste comprenait au moins deux pénibles qui ont été à la hauteur de mes attentes les plus sombres. Battista Acquaviva commence à devenir lassante en proposant des performances toujours sorties du même tonneau. Ses fausses notes au violon ne l’auront pas servie aux yeux de ses détracteurs. Diem a alterné le bon et le moins bon sur « Ma Benz » et avait l’air plutôt empotée avec sa basse. Enfin, Johanna Serrano a eu beau paraître profondément pénétrée,  ses « Feuilles mortes » ont oscillé entre le trop fragile et la plus triste banalité. En repensant à la performance samedi dernier de la petite Awa sur « Quand on n’a que l’amour », on peut vérifier que s’attaquer à un chef d’œuvre exige un QI qui dépasse celui de la limace. La Bimbo des Iles sanguinaires a bien évidemment conservé sa compatriote.

En conclusion, malgré quelques moments plaisants, le festin avait un goût prononcé d’ordinaire. Il est vraisemblable que le vainqueur n’était pas sur scène ce soir….


lundi 23 mars 2015

Deux coups de tonnerre dans la nuit…


Après les très pénibles « Battles », qui manquent à la fois de sens et d’intérêt,  l’on est rentré dans le dur avec « l’épreuve ultime », dans laquelle les concurrents ont intérêt à montrer ce qu’ils ont dans le ventre. La soirée fut un tantinet longuette, vu qu’à peu près tout ce qu’il y avait d’intéressant s’est déroulé dans les trente premières minutes.

Et pour cause, c’est à Florent Pagny qu’il échut d’être le premier à devoir écrémer ses troupes. On a donc vu du lourd, avec des fortunes variées mais un plaisir entretenu. Première en piste, Maliya s’est grillée d’entrée avec un dramatique choix de chanson funky qu’elle a difficilement menée au bout. Etrange contagion, il en a été de même pour Guillaume Ethève dont les premières notes de « Quand on arrive en ville » faisaient peine à entendre. La richesse de sa voix lui a permis de redresser la situation avec brio. Mais c’était sans s’attendre à l’incroyable prestation d’Awa qui s’est emparée d’un « Quand on a que l’amour » tant de fois entendu et si souvent massacré. La mutine diablesse dont on s’attendait à tout sauf à un tel classicisme a été tout simplement époustouflante de puissance, de justesse (sauf une note vers la fin), de conviction et de sensualité. Son interprétation était charnelle et habitée, l’instant était magique. Pagny l’a bien évidemment retenue.

Le deuxième trio du maître chanteur était encore plus alléchant. On se doute bien que David n’a pas forcément les moyens de gagner la compétition. Mais il poursuivra sa vie dans la musique, tellement il la possède et en est possédé. Sa version de « My girl », pétrie de classe, de retenue et d’élégance, est de celles que l’on écoute en boucle.
Entendre « Aimer jusqu’à l’impossible » chanté par une voix noire fut délicieusement déstabilisant. A l’aise comme un cheval sauvage au cœur d’une grande plaine, Azaniah a déchiré l’écran sans forcer, tant son registre et ses possibilités sont immenses.
Quel dommage à l’inverse d’entendre un talent tel que celui d’Anne Sila se gâter sur une ritournelle banale et sans envergure comme « A Thousand Miles ». Heureusement, sa sensuelle chaleur et son extraordinaire aisance dans les aigus finaux ont compensé les faiblesses de la mélodie. Très justement qualifiée, elle n’est pas partie vers les cimes sans David, récupéré par un Mika pas rasé et habillé en pyjama, mais en l’occurrence excellemment inspiré. Jusqu’ici, que la soirée était belle !

Mais la suite de la soirée était plus redoutable. Notamment parce que Florent nous avait réservé un trio fatigant pour les tympans avant de clore son recrutement. Déguisée en bavaroise à la framboise écrasée, la petite Dalia a hurlé «  Dis-moi » des BB Brunes sans le moindre discernement et dans mon indifférence générale. La très chouette Elvya, avec son joli nom de gazoline, a illico enchaîné avec une daube innommable de Katty Perry. C’était bien, mais on commençait à ressentir la chute de tension après la prestation d’Awa. Trudy a conclu avec un « Love me please love me » un peu minaudeur et aux aigus risqués. C’était toujours mieux que l’original, ce qui n’est pas difficile. Mais Pagny, au choix toujours sûr, a qualifié Elvya, qui pourra donc nous venir en secours sur la route des vacances.

Changement radical avec les protégés de Zazie, auxquels incombait l’antenne. Manque de pot pour le téléspectateur, la soirée s’est éteinte après la prestation de Yoann, très difficile à commenter. Ce type est énorme, sait tout faire et maîtrise sa démesure avec génie. Son « I Put A Spell On You » peut rester dans la légende de la télé. Tout mon quartier en a profité. Dans les secondes qui ensuivirent, Alvy, le très superflu militaire africain, est apparu bien pâlichon malgré un accoutrement qui se voulait chatoyant. Son adaptation de Stromae l’a montré en progrès, malgré un nombre de fausses notes qui arracheraient les oreilles à un diplodocus enragé. Neeskens a ensuite pris un trop grand risque en s’attaquant à la mythique « Légende de Jimmy ». Très attachant, impliqué, touchant mais un peu trop juste, il allait quitter la compétition lorsque retentit le buzzer de Jennifer, qui à total contretemps, s’est réveillée pour, contre toute attente et contre tout bon sens, qualifier… Alvy!!! Un exploit ahurissant de plus à mettre sur le compte de la punaise de Santa-Croccia, sur laquelle les cieux devront un jour se déchaîner sans merci ! Avant ce crime contre la musique, Yoann avait été retenu par Zazie, poursuivant sa marche triomphale vers la phase finale que l’on souhaite lui voir gagner !

Le lien vers la vidéo officielle de leur prestation et les larmes de Zazie est ici !

Il était temps, dès lors, de partir faire la vaisselle, tant le programme s’affadissait. Nehuda a nasillé « Street life », un bon air funky qui mériterait que l’on tente au moins d’essayer d’articuler la langue anglaise. La jeune femme a ostensiblement exhibé son nombril. C’est sans doute ce qu’elle a de plus intéressant à montrer. Léa Tchéna a fait partager son étrange magnétisme sur un « Je suis venu te dire… » sorti de nulle part, assaisonné d’un étrange venin qui magnifiait quelques cristaux arrachés au temps qui passe. Cette jeune femme nous a rappelé que la musique n’est avant tout que la traduction d’une émotion. On ne l’oubliera pas
Et cela d’autant moins que Lilian, le fabricant de Morbier, a ânonné du Springsteen comme un enfant de chœur un cantique. Aucune aspérité, aucun rauque, aucune rage, avant un final un peu plus enlevé, on se serait cru au patronage. Qualifié pour la suite : quelle pitié !

Nög s’est extrêmement bien sorti d’un redoutable air de Muse, exposant haut et fort des vibrations inattendues. Comme à chaque prestation, Aubin a été dramatique, encore plus sur cet air de Calogero que l'on croirait écrit pour le séminaire de la force de vente des Pompes funèbres générales. Je suis parti me resservir de la glace en attendant que ça passe. Bêlant et tremblotant, d’une justesse sujette à caution, Guilhem a assassiné le très culte « Everybody’s gotta learn sometimes ». Comment peut-on accorder le moindre crédit à ce genre d’usurpateur ? Il faudra hélas le supporter encore au moins deux fois…

A l’arrivée, donc, une soirée partie comme un boulet de canon pour finir en eau de boudin. Il est temps de couper du petit bois pour le bûcher de Jennifer



samedi 14 mars 2015

Super Café à Bagdad…


Evidemment, avec les « battles », The Voice perd en poésie et gagne en efficacité. On entre dans la compétition. A ce stade, le niveau en pâtit et cette soirée fut la plus faible des trois qui nous ont été proposées, notamment avec un choix de chansons assez pénible. Heureusement, il y eut un petit éclair de génies…

Au départ, un trio pour Zazie, histoire de purger son trop plein. S’agissant de trop plein, on en a eu jusqu’à la nausée. Une vaillante petite Estelle, sans son accordéon, s’est montrée très charnelle et déterminée sur « Je rêvais d’un autre monde », pourtant loin de son répertoire. Suny, très à l’aise, n’est peut-être pas assez sortie du cadre pour percer de nouveau l’écran, laissant s’infiltrer Nehuda, à la voix acide et à peine juste. On se demandait ce qu’elle faisait là et la voilà qualifiée ! Une décision musicalement injustifiable, sans parler de bon goût…

Jennifer a sorti son unique joyau, la corse Battista Acquaviva. Face à elle, Rany a littéralement massacré « Hijo de la luna » avec sa voix de gorge. Il n’y avait pas photo. Battista à l’unanimité.

Incroyable duo offert par Florent Pagny sur le fabuleux « Calling you » de Bagdad Café. La compétition fut phénoménale entre Marianna et Guillaume, à la fois vaillant et sensuel, impeccable de justesse et d’à-propos. La voix rauque et grave de Marianna était rassurante dans les basses et chaleureuse comme du velours dans les hauts. Florent a préféré la « voix de femme » de Guillaume, propre à plus d’expériences. Mika a sauvé Marianna . Tout le monde est heureux.

Sur le merveilleux « Bal perdu », la voix d’adolescent prépubère de Jérémy m’est apparue proprement insoutenable. S’il est content de lui, qu’il continue, sinon, on connaît un tas de remèdes : Gitanes, Gauloises, Boyard papier maïs, voire les cigares philippins, beaucoup plus écolos. Le formidable talent de Camille Lellouche n’en n’a fait qu’une bouchée.

Si The Voice reste rigolo, c’est sans doute pour les moments comme celui que l’on a vécu grâce à Jennifer avec le duel opposant Julie Gonzales et Sweet Jane. Cette formidable interprète, qui fera sans doute oublier Damia et Edith Piaf, s’est retrouvée en grande détresse en puissance et en aigus. Avec sa voix de gueularde, en permanence sur les frontières de la justesse, elle n’a rien pesé face à la rockeuse assurance de Julie mais s’est retrouvée… qualifiée ! Elle est pas belle la vie ? Atterrant…

Choc des âges et des cultures avec l’opposition mise en scène par Zazie entre Aubin et Samira. Sur un air à oublier (« The scientist », de Coldplay, pour les spécialistes), le grand dadais a mis en œuvre sa voix nasillarde et banale face à cette femme qui, visiblement, sait tout chanter. Certaines de ses vocalises ont fait pleuvoir des étoiles sur cet air ennuyeux comme la pluie. Malgré son handicap vocal, Aubin a été retenu par Zazie, qui n’était pas dans un grand soir.

Magnifique cadeau de Mika à ses poulains que de leur proposer de s’affronter sur l’inusable « Let’s danse » de Bowie. D’autant plus que leurs univers musicaux différaient d’environ deux octaves. Un duo décoiffant et très surprenant dont l’albanais Indigo, vêtu d’un très beau costume de scène, est ressorti vainqueur moral. Mais la belle voix grave de Jacques l’a emporté dans le choix de Mika.

La très talentueuse Anne Sila, avec son look de camionneur, n’a pas laissé beaucoup de place à l’inexpressive Pom Pom Pidou. : sur une chanson de Calogéro digne d’un enterrement, elle a montré tout ce que l’amplitude vocale, la souplesse, la sensualité et la chaleur peuvent apporter face aux froids stéréotypes de la technique vocale.

Le duo des benjamines proposé par Mika s’est révélé pitoyable. Entre ces deux gamines de 16 ans opposées sur une daube pop-rock inaudible, leurs voix acides étaient à la limite de l’insoutenable. Lorenza avait malmené « Aline » aux auditions à l’aveugle. Elle est éliminée. Tant mieux pour Madeleine, mais tout cela ne fera pas la fortune d’une grande firme du disque…

Amélie contre Eugénie : à entendre sans regarder, il n’y avait qu’une seule voix, celle riche et variée d’Amélie par rapport à la placidité d’Eugénie . Mais sur « Besoin de personne, », il est bien douloureux pour de jeunes artistes de s’exprimer facilement. Amélie qualifiée.

Neeskens et Tom se sont affrontés sur un air battu et rebattu. L’homonyme du tireur de penalties de notre enfance a délivré sa musicalité rassérénante pour une fin de soirée. En face, la voix rauque et forcée de Tom faisait un peu toc.

Il va falloir commencer à éliminer des coaches. Mais pas Jennifer, sinon, on n’aurait plus rien à raconter…

samedi 7 mars 2015

La jeunesse prend le pouvoir


Andrew, qui avait chanté faux sur « Titanium » de David Guetta aux auditions à l’aveugle, a été un peu meilleur sur le déjà trop entendu « Stay with me » de Sam Smith. Mais ses aigus sans l’esquisse d’un grave sont lassants. Et quel déficit d’émotion par rapport à la voix riche et enjôleuse de l’intéressante Sharon. Le duel était tout de même bien pâle. Mika, au col délicatement fleuri, a logiquement retenu Sharon.

Magic Pagny a sorti un trio de sa botte à trouvailles pour nous offrir un moment jubilatoire sur «Toute la musique que j’aime». Avec son timbre à percer les murailles, Olympe « en fait » beaucoup trop au point d’en devenir agaçante malgré ses énormes moyens. Ketlyn, sans complexe, ne pouvait qu’être à l’aise et s’en est donné à cœur joie face à ses deux rivaux dont le nombre d’années cumulé n’atteint pas le sien ! Mais David, au milieu de ces dames, avait le son, les graves et le look. Une forte personnalité aussi, sur scène, malgré des apparences timides. C’était le meilleur choix pour la suite de la compétition. Pagny ne s’y est pas trompé.

Le « Jennifer’s teens corner » a réuni Devi et son nounours et la surprenante Manon, qui paraît si humble dans la vie et si talentueuse au micro. Sur les images du coaching, Jennifer faisait figure de grand-mère. Si Devi, notamment avec de beaux graves en attaque, a chanté avec plus d’assurance et de fermeté, Manon a été envoûtante et a emporté les quatre coaches en se qualifiant, sur une chanson tartignolle de Christine and the Queens, qui correspond bien aux goûts de Jennifer.

A la réécoute, Alvy avait vraiment chanté très faux lors des auditions à l’aveugle. Il ne s’est guère racheté dans cet intermède superflu qui l’opposait à Julien, qui, lui, n’avait rien montré d’autre que ses cheveux.  Lancés sur un air de Keziah Jones, les pauvrets ont fait de leur mieux mais on entend en général plus intéressant à la Fête de la musique à Montluçon. Alvy chante faux et l’autre a une voix aigre. Quel dommage de gâcher une telle musique, qui peut être magique confiée à d’autres voix… Alvy est qualifié mais il faudrait changer les règles pour pouvoir ne qualifier personne et se réserver de garder deux opposants que l’on n’arrive pas à départager.

C’est d’ailleurs en voyant s’approcher le duel entre Nög et Hiba que l’on y a pensé. Quel dommage de voir d’opposer ces deux étoiles si dissemblables en craignant que l’une ne soit filante ! D’autant plus que Mika avait largement faussé la donne en choisissant « Mon amie la rose », naguère adaptée avec un grand retentissement par Natacha Atlas, déroulant ainsi un tapis  rouge pour l’orientale Hiba. Classique, juste et volontaire, Nög s’est donc battu avec ses moyens face à des éléments contraires (même l’orchestration était arabisée !). Sa grande classe a ébloui la soirée. Et si le libanais Mika a gardé la libanaise Hiba, Zazie a justement sauvé Nög . Merci !

Pour revoir ce superbe duel, cliquer ici !

Attention les oreilles ! Bien qu’entièrement transalpin, le concours de décibels proposé par Florent Pagny était loin du plat de nouilles. « Il mio rifugio » de Cocciante est une chanson écrite pour monter et pour crier. La puissance dégagée par ces dames était à vous dégoûter des scènes de ménage mais le spectacle était roboratif comme des rigatoni al peperone. Face à Giuliana, plus sûre, Elvya s’est révélée plus subtile et plus convaincante, malgré ses 16 ans, par son engagement vocal et scénique. Qualifiée par un Pagny inspiré.

Après cette tempête, Jennifer nous infligé quelques minutes de répit avec Max, une sorte d’inutile à la voix de canard, opposé sur « Unchain my heart » à une Robinne évoquant sa « signature vocale » (Jennifer serait donc contagieuse ?). Très mauvais, nasillard et sans coffre, Maxa servi de faire-valoir au chant mécanique de la brunette d’outre-Quiévrain. Un duo pitoyable et indigent dont il fallait que l’un survécût. Ce sera Max.

Nouveau trio en scène, organisé par Zazie, mais opposant un duo et un solo. S’accaparant « Help yourself » de Gaëtan Roussel, les Fergessen ont fait preuve de vie, d’envie et de beaucoup de musicalité. Guilhem, lui, n’a que sa voix ordinaire et tremblante et son physique qu’il doit croire avantageux pour faire vibrer dans les chaumières. Cet ectoplasme a pourtant été incroyablement qualifié par Zazie, qui nous avait habitués à des choix mieux inspirés.

Nouveau quart d’heure « fleur bleue » offert par la tantine de Balagne. Joanna et Théo étaient invités à partager « Time after time », mais l’ombre tutélaire de Cindy Lauper était loin, très loin dans le ciel… La gamine a chanté faux quasiment du début à la fin, compliquant singulièrement la tâche de son concurrent qui mériterait une médaille. Cela ne le consolerait sans doute pas d’avoir été éliminé par une Jennifer au top de sa légendaire sagacité.

On a eu envie de crier « Aux abris ! » en voyant s’annoncer  la formidable Gaëlle et la canadienne Trudy, qu’il vaut mieux entendre chanter que parler. Malgré ses bons arguments, elle a eu un peu de mal à tenir la note en fin de phrase face à la très sûre et puissante Gaëlle. Difficile de trancher entre ces deux voix très proches. Le métier de Gaëlle méritait mieux. Pagny a préféré l’aventure…

Sur un air aussi connu qu’ennuyeux de Sinead O’Connor, Zazie nous a obligeamment rappelé que le marchand de sable était passé. On se laissera donc bercer l’âme par les accents rauques et sauvages de l’étrange et prometteuse Léa Tchéna, qui n’a fait qu’une bouchée d’une M’aille aussi fade qu’anonyme.

Encore une bonne soirée, qui est passée bien vite. Deux choix ahurissants, dignes de la cour martiale. Et des jeunes formidables, dont on attend beaucoup : David, Helvia, Léa… Il reste quelques maillons faibles pour la suite et des concurrents redoutables à entendre la semaine prochaine, pour la dernière soirée de ces batailles fratricides.

samedi 28 février 2015

Johann et Yann’Sine en ordre de bataille…

Cette première soirée des « Battles » marquait hélas la fin de l’heureuse période des auditions à l’aveugle, où l’on navigue de rêves en découvertes, certes au prix de quelques déconvenues. Cette phase des duos fratricides implique de surcroît les explications parfois gênées des coaches contraints de se défaire de la moitié de leurs troupes. Mais il suffit dans ces instants aussi pénibles que répétitifs de couper le son et d’attendre la confrontation suivante.Les quatre coaches nous ont gratifié d’une pénible entrée musicale sur un « Come together » particulièrement raté. Déjà que l’original est dur à entendre…

Le premier duel a opposé Awa Sy et Fanny Mendes. Le choix de « Respect » d’Aretha Franklin était très sélectif de la part de Pagny. Mais dès les quarante premières secondes, il n’y avait plus de match : Fanny manque singulièrement de graves et d’épaisseur là où la petite Awa  est rayonnante d’énergie. Sans trop en faire et en en gardant sous le pied, elle a écrasé sa rivale.

Etrange et cruel choix de Zazie que d’opposer Mathilde et Yoann, qui pouvaient l’un et l’autre postuler à la finale. Mais Mathilde, comme tétanisée par l’enjeu sur "Comme ils disent", est restée bien en dessous de la puissance évocatrice de son concurrent, qui visiblement sait tout faire. A mes yeux, il n’y a pas eu de match non plus. Jennifer, pour une fois bien inspirée, a sauvé Mathilde. Un bon point pour la sorcière de Castagnettu.

http://videos.tf1.fr/the-voice/extraits/mathilde-vs-yoann-une-battle-riche-en-emotions-sur-comme-ils-disent-8571213.html
Pour voir le duel entre Yoan et Mathilde, cliquer sur l'image.

Mika nous a fait perdre dix bonnes minutes avec un duo poussif sur « Chou wasabi ». Quentin m’a vraiment fait penser à un Averell Dalton qui aurait pris des cours de diction avec la grenouille à large bouche, et des cours de chant avec un lavabo émasculé. Law m’a fait meilleure impression qu’aux auditions à l’aveugle, mais il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Espérons que Julien Doré regardait une autre chaîne. Qualifiée sans avoir besoin de photo-finish.

Jennifer a alors sorti deux de ceux qui peuvent, selon elle, rester comme « les révélations de l’année » ( mais alors pourquoi les opposer ?). Sur un air d’un « groupe mythique », à savoir… Police.  Que Genesis, Pink Floyd, Led Zep eussent été des groupes mythiques, personne n’en doute. Mais Police… Côme crie, pardon chante salement. Il ne présente aucun intérêt autre que d’être sympathique. Rien à voir avec l’immense musicalité et la créativité de Fabien Cornélius, que la punaise des Îles sanguinaires a délibérément envoyé au casse-pipe sur une chanson qui lui allait comme un string à un archevêque. Quel dommage ! Et quel manque de goût…

Pour faire genre, on dirait bien que le choc suivant fut un duo de « Titanes », tant les voix de Léah et d’Azaniah semblent indestructibles., Mais la concurrence était trop rude sur cet air de Beyoncé pour la prometteuse Léah, très largement dominée par Azaniah, qui fait pour moi partie des grands favoris de la compétition.

Pitoyable spectacle ensuite, avec un duo de « maillons faibles » sortis du panier de Zazie. De Lilian ou Nina, lequel aura le plus contribué au massacre de « Seras-tu là » ? Heureusement que Michel Berger n’est plus là pour entendre ça. Avec sa tête de crétin des alpages et sa voix d’enfant de chœur en train de muer, Lilian ferait plutôt pitié qu’autre chose. Quant à Nina, le jour où elle comprendra qu’on ne peut pas faire n’importe quoi sur n’importe quelle musique, Erato lui sera reconnaissante. Dans ce duel entre le fromager et la râpeuse, il fallait que l’un accédât à l’étape suivante de la compétition. Il faudra subir le vide sidéral de Lilian. On s’en serait bien passé.

Le petit prodige Yann'Sine et la tonitruante Dalia se sont affrontés sur le mythique « Feeling good ». Le jeune marocain s’est brillamment sorti de ce duel maghrébin qui ressemblait à un traquenard, tant l’air semblait choisi pour mettre en valeur la voix puissante de l’Algérienne. A l’arrivée, tout le monde est content, puisque Dalia a été sauvée par Pagny. Une surprise tant cette gamine semble interchangeable avec des centaines d’autres, là ou le lutin du sud déborde d’inventivité et d’originalité.

Duo de hurleuses proposé par Pagny sur « Eblouie par la nuit ». Maliya a une voix une peu lisse et a mis du temps à se chauffer alors que Carol-Anne a plus de  piquant et de rocailleux. Mais cela ne valait pas grand-chose par apport à l’éblouissante version originale de Zaz. Pagny a qualifié Maliya . Soit.

Sur une épouvantable daube intitulée « Bang bang », Jennifer a joué une sorte de mission impossible pour départager Victoria et Diem, dont les voix étaient très proches. Mais avec sa prestation digne d’une James Bond girl, et sa tentatrice maturité, la pourtant paisible Diem (les apparences sont parfois trompeuses...) s’est transformée sur scène en véritable démon. A déguster sans modération.

La prometteuse bataille entre Thomas Khan et Greg Harisson a un peu tourné en eau de boudin : « One » était beaucoup trop fort pour eux, d’où un résultat décevant. On sent que Greg n’a pas vraiment appris le chant, et offre donc une marge intéressante. Le jugement de Mika sur Thomas était bien trop sévère, alors pourquoi l’a-t-il gardé ?

Au total, une bien belle soirée qui a presque paru trop courte. Mika, malgré un beau costume (pour une fois…), a multiplié fautes des goûts et erreurs de jugement, sauf en gardant Yann’Sine. Mais on lui doit la merveilleuse apparition de Fanny Ardant, qui désormais imite sa propre caricature. Zazie a singulièrement manqué d’à-propos en réglant ses comptes avec Zaz avec une mesquinerie certaine. On se doit d’être plus élégant quand on a les origines qui sont les siennes…

samedi 21 février 2015

C’était fromage et dessert !


Cette dernière soirée d’auditions à l’aveugle, un peu faussée par l’incapacité des coaches à dépasser le nombre de 17 équipiers, a livré plein de bonnes surprises, dont certaines pourraient continuer à nous enchanter ces prochaines semaines.

Greg Harisson, le menuisier de Guernesey, a débuté un « House of rising sun » bien tremblotant. Mais en dominant le trac, il a pu développer son timbre propre à chanter des épopées celtiques. A séduit le seul  Mika.

La jolie Nina, 31 ans, originaire du Congo, a voulu livrer sa propre version de  « Lolita ». Après une première séquence  façon mélopée africaine, elle a évolué vers le reggae avant de rapper. Beaucoup de volonté et de caractère mais peu de voix.Partie chez Zazie.

Mariella, boulotte et appétissante chypriote de 35 ans, la tête bien sur les épaules, nous a offert un excellent « Sing it back ». Approche jazzy parfaite avec une voix de piano-bar avant la grosse machine disco qui donnait toute latitude à sa voix rauque. Ahurissante atonie des coaches, d’autant plus invraisemblable quand on compare à la prestation précédente. Éliminée, donc.

Fabien Cornélius, un mauricien  de 19 ans, est arrivé sur scène avec un bien beau polo. Sur un grand classique jazzy, il a fait couler sa belle voix de crooner black, pleine de miel et d’épices,  autrement plus sensuel et convaincant que Wesley l’an dernier. Une très belle surprise. Heureusement, Jennifer s’est retournée. Comme quoi il ne faut pas désespérer, elle peut toujours servir à quelque chose.

M’aille est venue d’Annecy pleine d’envie. Mais elle a manipulé un « Chandelier », bourré de fausses notes, qui  a pourtant fait se retourner trois coaches ! On en perd son latin devant tant d’aveuglement. Je l’aurais volontiers renvoyée faire ses gammes au bord du Lac… Ne devrait pas dépasser les Battles malgré son stage chez Zazie.

Mika en a profité pour nous bassiner avec les paroles de la chanson pour la deuxième fois de la soirée. Il faut savoir le faire taire !

Maax a ensuite, pour notre plus grand ennui, distillé un « Everybody’s changing » sans voix ni la moindre énergie. Eliminé.

Camille Lellouche, 28 ans, a fait preuve d’une rare maîtrise et d’un grand talent sur l’inchantable « Papaoutai ». Pleine de pêche, elle fait buzzer les trois jurés encore en course sans sourciller. On a hâte de la réentendre sur autre chose après son passage chez Mika, mais devrait aller loin.

Cerise a bien failli m’endormir sur un air tiré d’un dessin animé. C’était certes juste, mais nasillard, suraigu, trop fort, sans aucune originalité. Un vrai voyage au bout de l’ennui. Éliminée. A dû en avaler un noyau.

Anne Sila, pourtant chanteuse de jazz, s’est risquée sur « Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai ». Elle aurait sans doute mieux fait de se lancer sur du Diana Krall ou du Norah Jones. Mais sa voix juste a séduit, malgré quelques cris sur la fin. Prépare les battles  chez Pagny.

Neva Stone, de derrière sa batterie, a asséné un « Addicted to you » d’enfer avec une voix sortie des années soixante-dix. Silence très coupables des coaches, certes un peu coincés par le nombre mais tout de même ! Éliminée…

Du haut de ses seize ans, et accompagnée de son cochon en peluche porte-bonheur, Devi a bien chanté « Say my name », avec tact, charme et délicatesse. ¨Peut-être encore un peu jeune pour ce genre de mélodie, qui demande beaucoup de sensualité. Partie se perfectionner chez la rosière d’Aléria.

Fanny Mendes a un peu nasillé le début de « Grenade » de Bruno Mars, avant de déployer sa grande puissance et ses capacités dans les hauts. Aura passé l’hiver au chaud chez  Pagny.

Au total, une excellente soirée, avec de belles découvertes, dont notamment Cornélius, Camille Lellouche et Fanny Mendes. Un peu gâchée par trois décisions incompréhensibles et les bavardages inappropriés de Mika. Zazie, elle, aura encore étonné par son émotion sa justesse de ton.

Rendez-vous samedi prochain pour voir ce que tous ces jeunes gens auront appris en 4 mois !

samedi 14 février 2015

Le plein de parfums (mais peu d'essence dans le moteur)

A 23 ans, Théo misait gros, dont notamment son avenir professionnel. Il a démontré un talent de crooner certain sur « Cry me a river ». Mais, même si la chaleur était là, l'ensemble manquait de profondeur, de basses et de puissance. Sachant ce que l'on peut faire de cette chanson, je n'aurais pas buzzé. Son coach Jennifer aura du boulot.

Indigo, l'Albanais de Périgueux, a livré une version très personnelle de « Stay » de Rihanna. Doté d'aigus délicats et intelligemment placés, il a démontré à la fois sa technique et sa sensibilité. Sera très bien chez Mika pour mettre ses qualités en valeur.
Pour découvrir la prestation d'Indigo, cliquer ici !

PopomPidou (rien que ça) a voulu embarquer l'auditoire sur « Les frustrées » de Linda Lemay. Mais c'était tellement crié façon caf'conc que j'ai rapidement décroché. A séduit Pagny.

Samira, Franco-algérienne de 39 ans, a proposé d'une voix d'or, de sucre et de miel une délicieuse mélopée arabo-andalouse toute en retenue, sans forcer sur ses moyens que l'on entrevoit considérables. Un moment d'enchantement salué par les quatre coaches. Part travailler avec Zazie.

Mariana a donné tout sa puissance sur un « What a wonderful world » lent et très élégant. Riches de graves de piano-bar et d'aigus qui déchirent. Elle s'est révélée une très bonne surprise. On la reverra chez Pagny.

Robinne, bruxelloise de 22 ans, n'a pas l'accent belge. C'est peut-être mieux quand on étudie la comédie musicale (ça s'apprend à l'université, cette affaire?). Certains étudient l'anthropologie, d'autres la médecine. Mais elle non. Elle a choisi une autre voie. A défaut de nous proposer une voix vraiment nouvelle. Encore un timbre interchangeable et sans intérêt. « Power of love » méritait mieux que cette version light et bien léchée. A signé judicieusement chez Jennifer.  

Kevin a chanté d'une très belle voix de contre-ténor le « Lascia ch'io pianga » de Haendel. Malheureusement pour lui, les voix d'opéra n'ont plus droit de cité dans The Voice. Dans le passé, ses homologues ont fait long feu.

J'ai nettement préféré la prestation d'Amélie, 24 ans, à celle de Mariana. Son « Addicted to you » était plein d'une énergie qui nourrissait son timbre et son registre. Son look tatouages-piercings colle assez bien à sa façon de chanter. Pas sûr que ça colle avec celui de Jennifer, qu'elle s'est choisie pour coach.

Azania, 39 ans, a déjà fait de la scène au Etats-Unis. Sur le tube de Conchita Wurtz, elle a tout démontré : non seulement puissance et technique mais aussi une rare agilité vocale. Une grande pro, qui va faire ses classes européennes dans la meilleure école qui soit, celle de Pagny.

Tom s'est lancé sur un « Hey Joe » extrêmement rauque et puissant. Zazie s'est retournée à la dernière seconde. Ce n'était pas indispensable. Il faudra au moins qu'il apprenne à se servir d'une guitare.

Elle aussi accompagnée de sa seule guitare, Lorenza 16 ans s'est employée sur un « Aline » risqué compte tenu de son jeune âge. Malgré un ton un peu chevrotant, sa voix laisse entrevoir des possibilités qu'il incombera à Mika de faire s'épanouir.

Alibi culturel ? Nous fûmes ensuite gratifiés de la prestation d'une japonaise digne d'une émission d'Arte. Eliminée.

L'italienne Giuliana a bien mal clôturé le show en abîmant du Barbra Streisand d'une voix nasillarde. Pagny a cru déceler une pépite intéressante. Peut-être mais il ne faut pas chanter des choses comme ça à 20 ans.

Sans avoir suscité de coup de foudre (à part peut-être Samira et Azania), cette avant-dernière soirée des auditions à l'aveugle s'est avérée plutôt agréable, bien loin de l'ennui suscité par les deux émissions précédentes. Certains coaches n'ont quasiment plus de place. La semaine prochaine, les sélections vaudront cher !

dimanche 8 février 2015

Quelques éclairs dans la pénombre



Cinquième soirée d’auditions à l’aveugle, placées sous le double signe des grands froids et de la blanquette de veau. Il est probable que l’on n’aura pas vu le futur gagnant ce soir.

Julie Gonzalez a pris bien des risques en lançant la soirée avec « On the radio ». Elle bien tenté d’allumer le feu, mais sa reprise , quoique très bien chantée, manquait singulièrement de graves et de rauque. Sans doute par solidarité féminine, ces dames ont buzzé. Mais la candidate n’ira pas loin avec Jennifer…

Alvy Zamé a entonné, accompagné de sa pauvre guitare, une mélopée africaine qui a fait se trémousser Mika. A la limite du supportable dans l’injustesse, la complainte s’est révélée totalement anesthésique. Unanimité incompréhensible des quatre coaches devant tant d’incurie. A signé chez Zazie, mais ne devrait pas gagner la compétition sans boire beaucoup de Fruité. C’est plus musclé. Est parti pleurnicher chez Zazie.

Jérémy Charvet a massacré « La lettre » de Ronan Luce en s’accompagnant d’une guitare de bastringue. Ses braillements nasillards ont fait se retourner Mika.

Lou Lou White, plus agréable à voir qu’à entendre, a hurlé un tube de Britney Spears sans susciter la moindre émotion, avant une fatale fausse note finale. Out.

Naguère starlette fugace de « The Voice Kids », Victoria Adamo a étalé sur un énorme potentiel qui a mis en valeur son vaste registre et sa voix légèrement cassée. Du haut de ses seize ans, elle peut voir venir. A suivre, de près, si Jennifer ne l’étouffe pas.

Assez impériale sur « Listen » de Beyoncé, Léah s’est employée avec volonté en recourant à des moyens vocaux qui ne sont plus à démontrer. Devra changer de tailleur, parce que le look lampadaire… A signé chez Pagny, qui devrait savoir lui insuffler le supplément d’âme qui lui aura manqué ce soir.

William, doté d’un timbre magnifique, a chanté en vain un beau « Wish you were here » qui manquait un peu de puissance et de charisme. Out, mais c’est dommage.

Il y a des moments où je me demande pourquoi je ne me présente pas aux auditions de The Voice. Le « La nuit je mens » de Guilhem, était certes émouvant et plein de bonnes intentions mais sans grand relief. Avec un accent gênant, le jeune homme a rajouté au texte des liaisons étranges, dont un surprenant « Un autre a chercher rateplaire ». Malgré cette dimension comique, je n’aurais pas buzzé. On verra ce qu’il devient avec Zazie.

Dalia est venue d’Algérie nous vriller les tympans. Parée d’un balai-éponge rouge sur la tête, elle a hurlé avec un enthousiasme sanguin un tube de Rihanna. Ses arguments tonitruants n’ont convaincu que Mika.

La richesse de Nög, 39 ans, a illuminé la soirée. Son élégante interprétation de « Somewhere only we know » a permis d'apprécier son vaste registre, une certaine puissance et une retenue distinguée. Cet homme est habité par la musique. Souhaitons que son coach Mika sache le mettre en valeur. De loin le meilleur moment de la soirée, à redécouvrir en cliquant ici.

Clémence, ancienne starlette, s’est lancée sur « Les passantes » de façon juste mais maniérée. Out.

Il aura fallu attendre jusqu’au bout pour en prendre plein les oreilles avec la rayonnante prestation de Ketlyn. Cette mamie de 56 ans, pas gâtée par la vie, a démontré une grande puissance vocale servie par un coffre phénoménal sur un vieux tube d’Abba. Malgré un anglais à peine phonétique, elle a assuré de bout en bout, ponctuant la mélodie d’aigus de bel canto. Un régal pour Pagny, qui pourtant ne voulait pas de voix « opératiques ».  Il s’est déjugé pour son plus grand bonheur, et pour le nôtre par la même occasion.

Tout au long de la soirée, Jennifer a été en proie à la difficulté de « capter autant d’informations » véhiculées par la voix des candidats. Un abonnement à Gulli pourrait être considéré comme une bonne action. A vot' bon coeur m'sieurs dames…

samedi 31 janvier 2015

Longuette soirée rock’n roll…



Trudy, 22 ans,  a entamé « Price tag » avec une délicatesse soulignée par son anglais « fluent » et continué avec métier mais sur un ton toujours monocorde pour finir sur une note un peu « limite ». Pour résumer, bonne performance mais aucune originalité. Perso, je n’aurais pas buzzé faute d’émotion et de justesse. Ce n’était pas l’avis de Pagny, qu’elle a choisi pour coach.

Mathilde, enfant, voulait chanter mieux que la Callas. A maintenant 30 ans, cette puissante soprano, par ailleurs jazzwoman, a débuté « Quand reviendras-tu » avec peut-être trop de fraîcheur mais a laissé deviner dans le final une formidable énergie et une grande justesse dans des aigus parfaitement maîtrisés. Comme l’a souligné Pagny, cela « paraissait facile », preuve d’un énorme travail sur cette mélodie délicate à aborder. A signé chez Zazie.

On passera vite fait sur la voix androgyne de Paul, qui loin d’améliorer le peu supportable « Une simple mélodie » de Polnareff, a chevroté en ennuyant son monde. Out.

Dehors aussi, Al Preston, malgré une jolie prestation, un peu légère et à vrai dire monotone, sur un tube disco assez funky (ou peut-être funky assez disco). Desservi par un manque de graves certain.

Une jolie Madeleine de 16 ans a ensuite hurlé avec douleur un air de « Habits ». Je comprends mal les quatre coaches unanimes devant cette prestation on ne peut plus ordinaire. Un joli brin de voix un peu fêlée mais bon…

Inscrite par sa fille, Rany, chanteuse lyrique s’est lancée dans un suraigu « Summertine » propre à « subjuguer » Jennifer, également conquise par son look de Madame Irma de noces et banquets. Je veux bien, mais à condition qu’elle ne massacre pas de tels chefs d’œuvre et qu’elle commence par crier moins fort. A rejoint la Barbie corse. Les mânes d’Ella Fitzgerald leur pardonneront-ils ?

Contraste total avec l’ébouriffante prestation d’Eugénie O’Mey. Un rock d’Adèle d’une grande puissance, beaucoup de décontraction, une aisance non forcée dans les aigus et surtout un rythme et une puissance qui font rêver. J’en ai abandonné mon dessert et mon clavier pour danser devant ma télé. Est hélas partie chez Jennifer alors qu’elle aurait été si bien chez Pagny.
Pour voir la prestation d’Eugénie sur le site the Voice, cliquez ici.

La mutine Estelle, 16 ans, a bluffé tout son monde en s’accompagnant à l’accordéon sur « Chandelier » de Sya.  Sa version très personnelle est partie de graves bien bas pour ensuite épouser le rythme saccadé de la partie haute. Un ensemble charmant. A utilement opté pour Zazie.

Sharon, 25 ans, a revisité « Comme un boomerang » dans un rap explosif et surprenant d’énergie. Habituée à chanter en groupe, elle a visiblement besoin de s’émanciper pour mieux exprimer des possibilités un peu bridées, comme on l’a entendu à travers des notes hautes mal maîtrisées. Artistiquement, un vrai régal, mais on attend plus de ce talent à venir.

Quentin a nasillé le superbe « Wonderwall » d’Oasis avec une absence de cœur et surtout de talent qui auraient fendu le cœur à un pauvre caillou malheureux. Encore un de ces pénibles faussets aux trémolos chevrotants comme on en subit trop souvent. Va faire ses affaires avec Mika..

La belle Nikol, black semi-péroxydée, s’est lancée dans une « Fille du Père Noël » assez sympa mais monotone et au final peu convaincante. Pourra continuer seule, avec son look épatant et son envie (elle !).

Après l’expérience malheureuse de la semaine dernière, une autre belle italienne est venue nous exhiber son organe. La petite Elvya a démontré une énergie volontariste sur un « Je suis malade » tonitruant. Pagny a été le seul à aimer. Je suis pour ma part resté assez indifférent, mais j’aime bien son nom de station-service.

Le Toulousain « Max blues bird » a ensuite passablement ennuyé son monde sur un air de blue-grass. Il faudrait être un peu moins prétentieux et changer de note de temps en temps pour être plus convaincant. Bon joueur de dobro, il ferait un excellent musicien d’accompagnement. A conquis la seule Jennifer. On peut toujours rêver qu’ils partent ensemble dans le Kentucky…

Fin des hostilités à 23 h 18. La soirée a paru plus longue qu’à l’habitude et un peu pauvre en émotions…

NDLA : les esprits les plus anciens comme le mien n’auront pu être que frappés par les similitudes entre « Rumor has it » chanté par Eugénie et le « Bad case of loving you » écrit et immortalisé jadis par Moon Martin.