samedi 29 mars 2014

Quelques perles au milieu de l'ennui

Globalement, un show beaucoup plus terne que la semaine dernière, ponctué de décisions au goût douteux. On aura passé meilleure soirée…

Les mains dans la vaisselle, j’ai entendu sans d’une oreille distraite le « Tandem » très formaté d’Elodie. En revanche, la prestation de Spleen sur « La chanson de Zyggy » était un moment de création et de sensibilité très rare. Quant au « Marcia Bella » de la  Diva Fabienne Della Monica, il méritait que l’on vînt l’écouter depuis la planète Mars. Eliminée ? Incompréhensible.

Dans le deuxième trio, Marina d’Amico  s’est révélée très soul et a chanté juste et fort, avec un ample registre. Caroline Savoie s’est risquée sur « Vancouver », mais les chansons de « la patronne », , ne supportent ni la fausse note ni l’à peu près. J’ai donc trouvé ça très mauvais. Jacynthe Véronneau  était ma favorite de la compétition. Son « Let it be » était à pleurer. Sublime de justesse, empreint de rage et d’émotion. Elle s’en va du concours aussi. Ahurissant ! Si je croisais Mika demain matin sur le marché de la Ville Gozet, je lui exprimerais volontiers ma façon de penser, mais  il y a peu de risque.

Il faut avouer que l’on a subi ensuite un moment de grand vide artistique. Chloé articule l’anglais aussi bien que moi le chinois. Malgré sa voix volontariste quoiqu’un peu intrusive pour les tympans, cela ne lui a pas servi. Les « Fréro de la Vega » ont poursuivi leur récital pour midinettes. Heureusement que le gentil Kendji, a la voix légère et souriante, a été performant sur « Hôtel California ». Au passage, on le remercie encore de son apparition si souriante à Montluçon.

On est alors entrés dans une toute autre catégorie avec les protégés de Pagny. Quittant son registre habituel en interprétant « Sa raison d’être », Stacey King a montré une fois de plus qu’elle n’avait rien à faire dans un concours pour gamins. Adrien Abelli, avec sa voix chaude de baryton ténor, a régalé l’assistance du magnifique « Hymn to the sea » de James Horner, avant que Bruno Moreno ne démontre avec brio à la fois son large spectre vocal et son énergie. Il fallait hélas faire un choix mais l’on aura passé un quart d’heure de bonne musique !

Le Tahitien Teiva a été surprenant de maîtrise. Il allie une puissance de chant que l’on n’attendait pas à beaucoup de souplesse et d’agilité vocales. Un heureux moment ! On le regrettera. Juliette Morel s’est ensuite lancée sur le sinistre « Bang bang ». Ce fut sinistre. Wesley, lui, n’a plus à apprendre la musique. Sur le célèbre « Do you believe is love after love » de Cher, il a tout simplement été facile. Pagny a tranché. Je n’aurais pas fait le même choix.

Au final, Claudia Costa, sur « Under », a été somptueuse de maîtrise. Quelle voix ! Partant de graves impressionnants, elle sait monter dans les aigus avec une grande aisance et encore de la réserve sous le pied. Charlie a très bien chanté, très juste et très touchant malgré ses faibles moyens vocaux. Il fera un bon chanteur de variétoche. J’ai préféré Alexia, explosive, mais là aussi il fallait choisir. C’est dommage.

Mais après tout, on ne peut pas gagner tous les week end !

A samedi prochain….

samedi 22 mars 2014

Des moments rares

Ebouriffante entrée en matière que ce « Vieille canaille » chanté par les coaches ! Ils se sont régalés façon « Rat Pack » sur cette mélodie facile, survolée par Pagny, au registre inégalable, et Jennifer en forme olympique. Décidément, celle-là ferait mieux de se contenter de chanter. Ils ont été épaulés par un Mika charmeur et délicieux, seul Garou, tentant de faire de l’Eddy Mitchell au petit pied étant resté un peu en dessous. Ce fut un moment de joie. A voir et à revoir.

Venons ensuite à la compétition, Garou avait désigné un trio de choc. D’emblée, Maximilien a livré une interprétation éblouissante du redoutable « Je t’aime » de Lara Fabian. Majestueux dans les graves, améliorant le rythme de la chanson avec un punch de rocker, ce « tout petit homme », comme disait Mika, peut aller très loin avec son énorme voix, digne d’un très grand. La délicieuse Mélissa a hélas pour elle chanté un air d’une grande mièvrerie sortie de « Pocahontas ». C’était juste et bien chanté, mais simplement gentil. Flo, en revanche, a été époustouflant, voire émouvant sur « Ces idées là ». Riche d’un grand registre vocal, d’une rare énergie et d’un feeling à fleur de peau, ce garçon de 16 ans a dans l’âme autre chose que tous les ânes que l’on entend à longueur de journée à la radio. On tient là un talent rare. Bravo !

Moins de promesses, en revanche, avec le deuxième trio, beaucoup moins inspiré. Gwendal, avec son épouvantable coupe afro d’un autre âge, est allé au bout de ses limites vocales. Que l’on se rassure, il n’y aura pas de retrait de points car le moteur n’y était pas. Pierre Edel, après des débuts hésitants, à livré un « Amsterdam » déchirant, quasiment sanglant, grâce à ses aigus et son émotion. Un grand moment. Pour moi, ce type est un « performer ». Que penser dès lors de la gamine qui a chanté après eux un air passablement ennuyeux avec une justesse de voix extrêmement limite ?

Formidable « Igit », ensuite, qui nous a offert cette version incroyable des « Bonbons » de Jacques Brel, que l’on est amenés à ravoir sur la toile. Se lancer sur scène pour chanter cela ne mérite qu’un mot : « Chapeau » ! Quelle réussite, quel culot  et quel talent! Une voix chaude et sûre lui a succédé. Celle de Mélissa Bon qui sur « Paris Seychelles » a su montrer qu’elle sait chanter sur le souffle final. Cette jeune femme est un bijou. Elle a grandi la chanson. Typhaine a enfin chanté un « Anamour » incroyable de sensualité, avec la vulgarité dosée que le texte commande et que lui permet sa grande voix. Je n’aurais pas aimé avoir à choisir…


Un grand moment de vide a alors ponctué la soirée avec le premier trio de poulains de Jennifer. Julie Eriksen a certes une jolie voix, à l’aise, mais sans la moindre touche de sensualité que son physique glacial lui imposerait. Ginie Line s’est lancée avec conviction sur « Rue de la Paix ». Déjà que l’original n’a pas grand intérêt… Emma Shacka a alors réveillé l’assistance d’un coup de R&B assez bien senti.

La suite fut en revanche assez saisissante. D’une voix sortie d’on ne sait où, Manon a péniblement hurlé une chanson pénible. Le môme Eliott a été éblouissant de classe. Avec sa voix haut perchée, il aurait été digne de la grande vague anglo-saxonne des années soixante-dix. La « Petite Shadé » a conclu la session de façon convaincante, bien mignonne sur une mélodie proprette. Jennifer a gardé les deux filles. Dommage.

 « Né en 17 à Leindenstat », pour moi l’un des plus beaux textes de la chanson française, mérite plus de tripes et d’interrogations, qu’Amir aurait du faire passer dans sa tonalité et ses intonations. Il l’a chantée avec la meilleure volonté du monde, mais avec un problème de justesse. Un crétin assez moche a ensuite plutôt bien interprété, avec force, « Le vent nous portera ». Mais pour moi, on ne chante pas les œuvres d’un assassin. Il restait le clou de la soirée , avec la somptueuse version d’ « Amoureuse » par Lioan. Il a magnifié cette merveilleuse chanson avec son cœur et ses tripes, compensant sa voix aigue par quelques accents rauques. C’en était bouleversant.



A samedi prochain !

samedi 15 mars 2014

Funeste fin de "battles"

Ce  quatrième épisode des « battles » a bien mal démarré avec l’élimination de Mamido, puis celle de Quentin, auquel Mika a préféré le lamentable duo des « Fréro de la Vega », à peine dignes du Karaoké de l’Hôtel de la plage. Il suffisait pourtant d’ouvrir les oreilles pour distinguer un musicien de deux tâcherons qui n’ont fait figure que de pâles accompagnateurs..

De pire en pire, Margie, du haut de ses 17 ans (!!!) a bluffé son monde sur un « Summertime » d’anthologie.par son feeling, son vibrato et son groove. C’était un moment magique. Merci mademoiselle, mais elle fut éliminée ! Fallait choisir le bon coach, pas Jennifer, qui préfère les garçons qui n’ont rien dans le caleçon…

Magnifique défi lancé à ses poulains par Pagny que d’offrir l’ouverture de « Tommy » à deux jeunes garçons qui ne connaissaient pas « Pinball wizard ». Quel cadeau ! Les deux mômes se sont bien frittés mais Bruno dominait mieux son sujet. Merci aux deux, en tous cas.

Inutile délire verbal de Jennifer, après un joli duo entre Natacha et Chloé sur un tube de Kyo. La première, à la voix chaude et puissante, est une vraie chanteuse, l’autre, bien que rachetée par Mika, n’ira pas bien loin…Elle accuse une insuffisance vocale crasse à ce niveau. La bonne volonté n’efface rien, surtout pas les fausses notes…

Retour vers le non-sens, ensuite, avec Jennifer, qui après un très joli duo, a retenu la prétentieuse « Petite Sadé » contre « Rich Ly » , qui avait pourtant épaté son monde par sa grande agilité vocale, et sa décontraction. Qu’il soit éliminé ne lui ôte rien, on lui souhaite d’aller loin.

Il aura fallu attendre la fin du show pour goûter un peu d’émotion. Grâce au maître Florent Pagny, bien sûr. Il a lancé ses deux poulains sur l’inchantable « Aime moi » de Johnny Halliday. Rompus au lyrique, il les a emmenés là vers des sommets auxquels ils ne pensaient jamais accéder. Adrien a gagné. Il fait honneur à la compétition !

C’était la fin des « battles ». A bientôt pour de nouvelles aventures !

samedi 8 mars 2014

Quand le Québec lutte avec la Haute-Loire...

Troisième soirée de « battles » entre équipiers. Avec des hauts (peu) et des bas (beaucoup) mais peu de hauts débats. Drôle d’idée que de faire chanter « Les amants d’un jour » à un duo : la chanson y perd tout ce qu’elle porte de solitude et de désespoir. Jennifer a d’emblée démontré son bon goût en qualifiant Emma. Jacynthe Véronneau, elle, sait tout faire. Pagny et Mika ne s’y sont pas trompés. Celle qui peut aller au bout de la compétition continuera avec le ludion international.

Pagny avait composé un trio de bêtes fauves autour du célèbre « It’s raining men ». Résultat très décevant. A une Carine à la voix de crieuse interchangeable, il a préféré la fraîcheur et la spontanéité de la grosse voix de Juliette. Dommage de devoir se passer de l’immense classe de la superbe Sophie Delmas.

Duel des extrêmes peu convaincant ensuite entre deux voix opposées sur « Like a hobo ». Sans mollir, Igit a assuré de son timbre déchiqueté contre Charlie, à la petite voix de Roch Voisine du pauvre.

Grande chanson, « Life on Mars »  a été desservie. Le registre trop mezzo convenait mal à Fabienne, qui n’a pu que sur la fin s’envoler vers les aigus. On ne reviendra pas sur la vulgarité d’Akram. Il n’y avait pas photo entre le chanteur de dancing et la Diva aux pieds nus.

Passionnant duel israélo-québécois entre Amir et François. Je n’ai même pas écouté le nom du vainqueur. C’est dire si c’était intéressant. Dommage d’avoir gâté le superbe « Radioactive ».

Younés et Kendji ont dû délaisser quelques minutes leurs spécialités méditerranéennes pour se lancer sur Stromae. Assez faible sur le plan de la performance vocale, le duo valait par l’originalité de ces deux jeunes hommes au regard empli de soleil. D’une courte tête, le surprenant gitan l’a emporté sur l’élégant chanteur de raï.

En entrant sur scène, Gwendal et Kisamilé avaient déjà gagné le droit d’aller chez le coiffeur. « Fan » de Pascal Obispo est un air très exigeant qui demande registre, puissance et justesse. Les deux jeunes ne se sont pas démontés. Plus audacieux, le gars aux cheveux jaunes a été éliminé par plus classique que lui. Mais on reste loin du talent de l’année.

Deux belles confirmations ce soir, donc, avec la canadienne Jacynthe Véronneau et l’altoligérienne Fabienne Della-Monica. Higit reste en embuscade côté garçons.

Rendez-vous samedi prochain pour la dernière soirée des « battles »…

samedi 1 mars 2014

Des "battles" en fanfare...

Démarrage en fanfare pour cette deuxième soirée des « Battles », avec une éblouissante Stacey King. Sur un excellent air de Pink, elle n’a fait qu’une bouchée de la jolie libanaise Aline Lahoud, complètement sèche dans les graves. Tout y était : puissance, nuances, maîtrise. Une grande pro envoûtante… A voir et à revoir. Et merci Pagny pour avoir préparé ce si beau moment.

Spleen est-il un vrai compétiteur ou tout simplement un personnage hors normes ? Il en a fait voir de toutes les couleurs à son nasillard mais valeureux opposant tatoué Pierre Edel, mais surtout à tous les spectateurs. On reste bouche bée devant la nouvelle prestation de ce monstre prométhéen, dont la seule présence scénique emplit l’espace.… Qu’il aille loin, ce garçon est exceptionnel !

Bien sûr, dès qu’on à affaire aux choix de Jennifer, l’attention retombe d’un cran. La sublime Leïla a ce talent rare d’améliorer les chansons qu’elle interprète. On ne saurait en dire autant de ses faire-valoir du soir, un rouquin à la voix insoutenable (à côté, Pierre Palmade fait figure de Bruce Willis) et une brune interchangeable. Une faute de goût de plus pour Jennifer, qui ne les compte plus. On est passé à côté d’un rare talent…

Plus de muscles avec le jeune Flo (16 ans et pas encore toutes ses dents) et Roman, très rock lui aussi. Belle mise en scène de Garou que de les lancer, guitares en mains, sur « You really got me ». Sympathique victoire de Flo. Le seul problème, c’est qu’entre Montluçon et Clermont-Ferrand, on en trouve 250 qui chantent aussi bien…

Dans son splendide (?) costume écossais, Mika a tenté de nous vendre Elodie « chanteuse de la rue » et « Najuah ». Le résultat était à la hauteur du casting : évanescent.

Duo décoiffant en revanche entre Alex et Mélissa sur « Eye of the tiger ». Les deux jeunes ont fait le show mais de là à incarner la voix de l’année, il faudrait qu’Alex prenne du muscle et que Mélissa chante juste. Y a du boulot…

Superbe bouquet final enfin sur le fameux « Vivo per lei ». Trop mécanique, Jérémie Bertini, bien juste dans les graves, a déçu et semblé paralysé par l’enjeu. En revanche, le Tahitien Teiva, plus sensuel, très à l’aise, a surpris par sa technique et son registre. En d’autres temps, ses posters auraient fleuri les chambres des jeunes filles…