samedi 22 mars 2014

Des moments rares

Ebouriffante entrée en matière que ce « Vieille canaille » chanté par les coaches ! Ils se sont régalés façon « Rat Pack » sur cette mélodie facile, survolée par Pagny, au registre inégalable, et Jennifer en forme olympique. Décidément, celle-là ferait mieux de se contenter de chanter. Ils ont été épaulés par un Mika charmeur et délicieux, seul Garou, tentant de faire de l’Eddy Mitchell au petit pied étant resté un peu en dessous. Ce fut un moment de joie. A voir et à revoir.

Venons ensuite à la compétition, Garou avait désigné un trio de choc. D’emblée, Maximilien a livré une interprétation éblouissante du redoutable « Je t’aime » de Lara Fabian. Majestueux dans les graves, améliorant le rythme de la chanson avec un punch de rocker, ce « tout petit homme », comme disait Mika, peut aller très loin avec son énorme voix, digne d’un très grand. La délicieuse Mélissa a hélas pour elle chanté un air d’une grande mièvrerie sortie de « Pocahontas ». C’était juste et bien chanté, mais simplement gentil. Flo, en revanche, a été époustouflant, voire émouvant sur « Ces idées là ». Riche d’un grand registre vocal, d’une rare énergie et d’un feeling à fleur de peau, ce garçon de 16 ans a dans l’âme autre chose que tous les ânes que l’on entend à longueur de journée à la radio. On tient là un talent rare. Bravo !

Moins de promesses, en revanche, avec le deuxième trio, beaucoup moins inspiré. Gwendal, avec son épouvantable coupe afro d’un autre âge, est allé au bout de ses limites vocales. Que l’on se rassure, il n’y aura pas de retrait de points car le moteur n’y était pas. Pierre Edel, après des débuts hésitants, à livré un « Amsterdam » déchirant, quasiment sanglant, grâce à ses aigus et son émotion. Un grand moment. Pour moi, ce type est un « performer ». Que penser dès lors de la gamine qui a chanté après eux un air passablement ennuyeux avec une justesse de voix extrêmement limite ?

Formidable « Igit », ensuite, qui nous a offert cette version incroyable des « Bonbons » de Jacques Brel, que l’on est amenés à ravoir sur la toile. Se lancer sur scène pour chanter cela ne mérite qu’un mot : « Chapeau » ! Quelle réussite, quel culot  et quel talent! Une voix chaude et sûre lui a succédé. Celle de Mélissa Bon qui sur « Paris Seychelles » a su montrer qu’elle sait chanter sur le souffle final. Cette jeune femme est un bijou. Elle a grandi la chanson. Typhaine a enfin chanté un « Anamour » incroyable de sensualité, avec la vulgarité dosée que le texte commande et que lui permet sa grande voix. Je n’aurais pas aimé avoir à choisir…


Un grand moment de vide a alors ponctué la soirée avec le premier trio de poulains de Jennifer. Julie Eriksen a certes une jolie voix, à l’aise, mais sans la moindre touche de sensualité que son physique glacial lui imposerait. Ginie Line s’est lancée avec conviction sur « Rue de la Paix ». Déjà que l’original n’a pas grand intérêt… Emma Shacka a alors réveillé l’assistance d’un coup de R&B assez bien senti.

La suite fut en revanche assez saisissante. D’une voix sortie d’on ne sait où, Manon a péniblement hurlé une chanson pénible. Le môme Eliott a été éblouissant de classe. Avec sa voix haut perchée, il aurait été digne de la grande vague anglo-saxonne des années soixante-dix. La « Petite Shadé » a conclu la session de façon convaincante, bien mignonne sur une mélodie proprette. Jennifer a gardé les deux filles. Dommage.

 « Né en 17 à Leindenstat », pour moi l’un des plus beaux textes de la chanson française, mérite plus de tripes et d’interrogations, qu’Amir aurait du faire passer dans sa tonalité et ses intonations. Il l’a chantée avec la meilleure volonté du monde, mais avec un problème de justesse. Un crétin assez moche a ensuite plutôt bien interprété, avec force, « Le vent nous portera ». Mais pour moi, on ne chante pas les œuvres d’un assassin. Il restait le clou de la soirée , avec la somptueuse version d’ « Amoureuse » par Lioan. Il a magnifié cette merveilleuse chanson avec son cœur et ses tripes, compensant sa voix aigue par quelques accents rauques. C’en était bouleversant.



A samedi prochain !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire