samedi 22 février 2014

L'heure des premiers choix...

Après six semaines de sélection vient le temps des éliminations. Entre d’interminables préliminaires et autres séquences d’autopromo, Manon et Ayelya ont ouvert le feu sur une mélodie anonyme qui leur a permis de crier plus fort l’une que l’autre. On pouvait rester devant son dessert. Ce soir, « La Mama » est morte une deuxième fois. D’ennui.  Marina et Claudia, aux prestations fantomatiques et sans envergure, avaient la tête et la voix ailleurs. On pouvait prendre le café après avoir donné un léger satisfecit à Claudia.

La présentation d’Edu et Wesley a permis de vérifier qu’Obispo ressemble de plus en plus à André Pousse. Sur une chanson obsédante de Ben l’Oncle soul, la confrontation n’a pas manqué d’intérêt mais par son rythme et son agilité vocale, Wesley n’a fait qu’une bouchée de son adversaire. Cela dit, on pouvait s’attarder sur le pousse-café.

Garou n’a pas fait de cadeau à ses protégés en leur livrant en pâture l’immense « Sorry seeems to be the hardest word ». Changement de braquet immédiat et duel très émouvant ente Maximilien et Noémie. Deux extrêmes parfaitement complémentaires : la puissance contre la douceur, l’autorité contre la fragilité, les graves rauques contre les aigus cristallins. Parfaits tous les deux dans leur interprétation. Un excellent moment.

Gine (?) a ensuite éliminé Sarah : la tonitruante brune a triomphé de la tonitruante blonde, grâce à un peu plus de sensibilité et de nuances dans le chant. Autre registre, autres voix, un intéressant duo a opposé Caroline, la canadienne de service, et la ravissante Melissa, à l’agréable et chaleureuse voix grave. Elle aurait mérité la victoire pour sa sensibilité face à une chanteuse en tous points ordinaires. Elle a finalement été sauvée par le gong. Grand bien nous fasse. On avait oublié Julie et Alexia, dont on se demande encore comment elles ont franchi les auditions à l’aveugle. Après les avoir entendues lâchées sur du Lara Fabian, on se pose toujours la question...

A la semaine prochaine !

samedi 15 février 2014

Les meilleures choses ont une fin

Les meilleures choses ayant une fin, c’étaient hier soir les dernières auditions à l’aveugle. Une session moyenne à vrai dire, où la tactique des coaches l’a parfois emporté sur la sincérité des choix.

En ouverture du bal, Mamido, choriste pro, a crié du Beyoncé sans retenue. Elle l’a pourtant été, retenue. Avant qu’un canadien sans goût et inutile ne débite du petit bois au péril de sa guitare pour la béate Jennifer. Younes a fait dans le raï selon les canons du genre. Syncopé, mais sans voix ni génie. Pourtant, la ravissante Laetitia a distillé en vain d’une voix étonnamment grave du Lana del Rey (« Summertime sadness ») avec grande classe. Allez comprendre.

Entretemps, il y eut l’ouragan Jacynthe. Une canadienne de plus, pensait-on, mais elle vaut la traversée et merci à elle d’être venue jusqu’à nous ! Epoustouflant d’énergie et d’originalité, son « The house of the rising sun » n’était pas sans rappeler Janis Joplin, le registre et les cheveux flamboyants en plus. Sensible, technique, puissante, cette jeune personne a tout pour aller loin après cette entrée fracassante…

La suite fut plutôt pâle. Kissamilé (pas de jeux mots, s’il vous plaît), bêlard sans intérêt, a glapi sur une chanson informe. Je plains son coach qui doit aimer quand l’aigu tourne à l’aigre. Au Portugal, on entend autant de fado que l’on mange de morue ou que l’on regarde de foot. La voix de Claudia Costa, grave et triste à souhait mais sans surprise, ne suscite pas plus d’émotion –mais c’est déjà beaucoup- que le grincement des vieux tramways en bois de Lisbonne. Ayelya a offert à Jennifer un « Next to me » d’une voix banale, inodore et sans saveur.

Pas facile d’interpréter « L’hymne à l’amour » quand on manque de coffre, surtout en tahitien. Mais Pagny a aimé la justesse de la voix enjôleuse de Teiva. Le beau gosse devra gagner en puissance et qui sait…

Enfin, artiste accomplie et lucide, Sophie Delmas a chanté de sa voix grave un air infâme de Lady Gaga avec une maîtrise et un professionnalisme reconnus in extremis par Pagny, lequel, preuve de bon goût, ne connaissait pas la chanson. Mika en aura-il été « suprenu » ? Bienvenue dans The Voice !

PS : consterné par la médiocrité du début de l’émission de la semaine dernière, je m’engage à en visionner la fin et d’y revenir ici si le besoin s’en fait sentir…

samedi 1 février 2014

Du talent et de la lie...



Flo a inauguré cette session 4 de The Voice par un « Angie » très théâtral. « Mieux que Jagger » a dit Pagny. Mais ce n’est pas difficile... Du coffre dans les aigus, des graves assurés, le garçon peut aller loin à condition d’appendre à jouer de la guitare.

Lioan n’a que 18 ans mais de l’or dans la voix, du moins lorsqu’il cesse de parler et chante de sa voix rauque  riche et rythmée, « Vintage », comme l’a dit Mika. Dommage pour lui d’avoir choisi Jennifer. Un aller simple pour les oubliettes emprunté par la petite Margie, riche de musicalité mais au chant trop linéaire. Elle gagnera de la puissance et des graves quand elle aura oublié ses 17 ans. Akram, frère aîné du pénible Atef (The Voice saison 1) a livré un « Still loving you » digne d’un baloche du samedi soir. Les camions-podiums lui feront un triomphe. « Tyfaine » (apparemment, ça existe) a chevroté d’une voix nasillarde un tube passe-partout sans aucun intérêt. Comme sa prestation. Grave erreur de casting avec « Les frérots de la Vega » qui ont, sans la moindre voix, honteusement massacré le sublime « Caroline » de MC Solaar.

Théo, 16 ans, a mieux chanté « Caravane » que Raphaël. Malheureusement pour lui, il ne l’a pas écrite. Eliminé. Grand succès, peut-être un peu survitaminé, pour Natacha Andréani. Débarrassée de quelques scories, la voix de cette angoissée de nature offre une belle matière première à condition que l’artiste prenne confiance en elle.

Wesley a mal démarré mais mieux fini « You raise me up ». On est loin des sommets, le garçon manque de puissance et de profondeur mais a laissé entendre de beaux sons dans les hauts et s’accompagne remarquablement au piano, tout comme la très intéressante Alexia, très « Jazz à minuit », comme le lui a reproché Mika. J’y vois plutôt un sacré compliment ! L’un et l’autre feront des progrès avec Pagny.

Mais un garçon surdoué a crevé l’écran avec « Sur ma peau ». Tout y était : voix rauque, puissance, rythme, aisance. Bruno Moreno fait figure de vrai pro face aux machines à chanter interchangeables dont les ondes nous inondent. Seul Pagny s’est retourné, ce qui ne surprendra personne.

(Pour la bonne bouche, Jennifer s’est brillamment illustrée en multipliant les erreurs d’appréciation, employant  à contre-courant les notions de justesse, de puissance ou de subtilité. Il est vrai qu’en l’occurrence elle parlait d’or…)