samedi 14 février 2015

Le plein de parfums (mais peu d'essence dans le moteur)

A 23 ans, Théo misait gros, dont notamment son avenir professionnel. Il a démontré un talent de crooner certain sur « Cry me a river ». Mais, même si la chaleur était là, l'ensemble manquait de profondeur, de basses et de puissance. Sachant ce que l'on peut faire de cette chanson, je n'aurais pas buzzé. Son coach Jennifer aura du boulot.

Indigo, l'Albanais de Périgueux, a livré une version très personnelle de « Stay » de Rihanna. Doté d'aigus délicats et intelligemment placés, il a démontré à la fois sa technique et sa sensibilité. Sera très bien chez Mika pour mettre ses qualités en valeur.
Pour découvrir la prestation d'Indigo, cliquer ici !

PopomPidou (rien que ça) a voulu embarquer l'auditoire sur « Les frustrées » de Linda Lemay. Mais c'était tellement crié façon caf'conc que j'ai rapidement décroché. A séduit Pagny.

Samira, Franco-algérienne de 39 ans, a proposé d'une voix d'or, de sucre et de miel une délicieuse mélopée arabo-andalouse toute en retenue, sans forcer sur ses moyens que l'on entrevoit considérables. Un moment d'enchantement salué par les quatre coaches. Part travailler avec Zazie.

Mariana a donné tout sa puissance sur un « What a wonderful world » lent et très élégant. Riches de graves de piano-bar et d'aigus qui déchirent. Elle s'est révélée une très bonne surprise. On la reverra chez Pagny.

Robinne, bruxelloise de 22 ans, n'a pas l'accent belge. C'est peut-être mieux quand on étudie la comédie musicale (ça s'apprend à l'université, cette affaire?). Certains étudient l'anthropologie, d'autres la médecine. Mais elle non. Elle a choisi une autre voie. A défaut de nous proposer une voix vraiment nouvelle. Encore un timbre interchangeable et sans intérêt. « Power of love » méritait mieux que cette version light et bien léchée. A signé judicieusement chez Jennifer.  

Kevin a chanté d'une très belle voix de contre-ténor le « Lascia ch'io pianga » de Haendel. Malheureusement pour lui, les voix d'opéra n'ont plus droit de cité dans The Voice. Dans le passé, ses homologues ont fait long feu.

J'ai nettement préféré la prestation d'Amélie, 24 ans, à celle de Mariana. Son « Addicted to you » était plein d'une énergie qui nourrissait son timbre et son registre. Son look tatouages-piercings colle assez bien à sa façon de chanter. Pas sûr que ça colle avec celui de Jennifer, qu'elle s'est choisie pour coach.

Azania, 39 ans, a déjà fait de la scène au Etats-Unis. Sur le tube de Conchita Wurtz, elle a tout démontré : non seulement puissance et technique mais aussi une rare agilité vocale. Une grande pro, qui va faire ses classes européennes dans la meilleure école qui soit, celle de Pagny.

Tom s'est lancé sur un « Hey Joe » extrêmement rauque et puissant. Zazie s'est retournée à la dernière seconde. Ce n'était pas indispensable. Il faudra au moins qu'il apprenne à se servir d'une guitare.

Elle aussi accompagnée de sa seule guitare, Lorenza 16 ans s'est employée sur un « Aline » risqué compte tenu de son jeune âge. Malgré un ton un peu chevrotant, sa voix laisse entrevoir des possibilités qu'il incombera à Mika de faire s'épanouir.

Alibi culturel ? Nous fûmes ensuite gratifiés de la prestation d'une japonaise digne d'une émission d'Arte. Eliminée.

L'italienne Giuliana a bien mal clôturé le show en abîmant du Barbra Streisand d'une voix nasillarde. Pagny a cru déceler une pépite intéressante. Peut-être mais il ne faut pas chanter des choses comme ça à 20 ans.

Sans avoir suscité de coup de foudre (à part peut-être Samira et Azania), cette avant-dernière soirée des auditions à l'aveugle s'est avérée plutôt agréable, bien loin de l'ennui suscité par les deux émissions précédentes. Certains coaches n'ont quasiment plus de place. La semaine prochaine, les sélections vaudront cher !

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