dimanche 8 février 2015

Quelques éclairs dans la pénombre



Cinquième soirée d’auditions à l’aveugle, placées sous le double signe des grands froids et de la blanquette de veau. Il est probable que l’on n’aura pas vu le futur gagnant ce soir.

Julie Gonzalez a pris bien des risques en lançant la soirée avec « On the radio ». Elle bien tenté d’allumer le feu, mais sa reprise , quoique très bien chantée, manquait singulièrement de graves et de rauque. Sans doute par solidarité féminine, ces dames ont buzzé. Mais la candidate n’ira pas loin avec Jennifer…

Alvy Zamé a entonné, accompagné de sa pauvre guitare, une mélopée africaine qui a fait se trémousser Mika. A la limite du supportable dans l’injustesse, la complainte s’est révélée totalement anesthésique. Unanimité incompréhensible des quatre coaches devant tant d’incurie. A signé chez Zazie, mais ne devrait pas gagner la compétition sans boire beaucoup de Fruité. C’est plus musclé. Est parti pleurnicher chez Zazie.

Jérémy Charvet a massacré « La lettre » de Ronan Luce en s’accompagnant d’une guitare de bastringue. Ses braillements nasillards ont fait se retourner Mika.

Lou Lou White, plus agréable à voir qu’à entendre, a hurlé un tube de Britney Spears sans susciter la moindre émotion, avant une fatale fausse note finale. Out.

Naguère starlette fugace de « The Voice Kids », Victoria Adamo a étalé sur un énorme potentiel qui a mis en valeur son vaste registre et sa voix légèrement cassée. Du haut de ses seize ans, elle peut voir venir. A suivre, de près, si Jennifer ne l’étouffe pas.

Assez impériale sur « Listen » de Beyoncé, Léah s’est employée avec volonté en recourant à des moyens vocaux qui ne sont plus à démontrer. Devra changer de tailleur, parce que le look lampadaire… A signé chez Pagny, qui devrait savoir lui insuffler le supplément d’âme qui lui aura manqué ce soir.

William, doté d’un timbre magnifique, a chanté en vain un beau « Wish you were here » qui manquait un peu de puissance et de charisme. Out, mais c’est dommage.

Il y a des moments où je me demande pourquoi je ne me présente pas aux auditions de The Voice. Le « La nuit je mens » de Guilhem, était certes émouvant et plein de bonnes intentions mais sans grand relief. Avec un accent gênant, le jeune homme a rajouté au texte des liaisons étranges, dont un surprenant « Un autre a chercher rateplaire ». Malgré cette dimension comique, je n’aurais pas buzzé. On verra ce qu’il devient avec Zazie.

Dalia est venue d’Algérie nous vriller les tympans. Parée d’un balai-éponge rouge sur la tête, elle a hurlé avec un enthousiasme sanguin un tube de Rihanna. Ses arguments tonitruants n’ont convaincu que Mika.

La richesse de Nög, 39 ans, a illuminé la soirée. Son élégante interprétation de « Somewhere only we know » a permis d'apprécier son vaste registre, une certaine puissance et une retenue distinguée. Cet homme est habité par la musique. Souhaitons que son coach Mika sache le mettre en valeur. De loin le meilleur moment de la soirée, à redécouvrir en cliquant ici.

Clémence, ancienne starlette, s’est lancée sur « Les passantes » de façon juste mais maniérée. Out.

Il aura fallu attendre jusqu’au bout pour en prendre plein les oreilles avec la rayonnante prestation de Ketlyn. Cette mamie de 56 ans, pas gâtée par la vie, a démontré une grande puissance vocale servie par un coffre phénoménal sur un vieux tube d’Abba. Malgré un anglais à peine phonétique, elle a assuré de bout en bout, ponctuant la mélodie d’aigus de bel canto. Un régal pour Pagny, qui pourtant ne voulait pas de voix « opératiques ».  Il s’est déjugé pour son plus grand bonheur, et pour le nôtre par la même occasion.

Tout au long de la soirée, Jennifer a été en proie à la difficulté de « capter autant d’informations » véhiculées par la voix des candidats. Un abonnement à Gulli pourrait être considéré comme une bonne action. A vot' bon coeur m'sieurs dames…

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