samedi 31 janvier 2015

Longuette soirée rock’n roll…



Trudy, 22 ans,  a entamé « Price tag » avec une délicatesse soulignée par son anglais « fluent » et continué avec métier mais sur un ton toujours monocorde pour finir sur une note un peu « limite ». Pour résumer, bonne performance mais aucune originalité. Perso, je n’aurais pas buzzé faute d’émotion et de justesse. Ce n’était pas l’avis de Pagny, qu’elle a choisi pour coach.

Mathilde, enfant, voulait chanter mieux que la Callas. A maintenant 30 ans, cette puissante soprano, par ailleurs jazzwoman, a débuté « Quand reviendras-tu » avec peut-être trop de fraîcheur mais a laissé deviner dans le final une formidable énergie et une grande justesse dans des aigus parfaitement maîtrisés. Comme l’a souligné Pagny, cela « paraissait facile », preuve d’un énorme travail sur cette mélodie délicate à aborder. A signé chez Zazie.

On passera vite fait sur la voix androgyne de Paul, qui loin d’améliorer le peu supportable « Une simple mélodie » de Polnareff, a chevroté en ennuyant son monde. Out.

Dehors aussi, Al Preston, malgré une jolie prestation, un peu légère et à vrai dire monotone, sur un tube disco assez funky (ou peut-être funky assez disco). Desservi par un manque de graves certain.

Une jolie Madeleine de 16 ans a ensuite hurlé avec douleur un air de « Habits ». Je comprends mal les quatre coaches unanimes devant cette prestation on ne peut plus ordinaire. Un joli brin de voix un peu fêlée mais bon…

Inscrite par sa fille, Rany, chanteuse lyrique s’est lancée dans un suraigu « Summertine » propre à « subjuguer » Jennifer, également conquise par son look de Madame Irma de noces et banquets. Je veux bien, mais à condition qu’elle ne massacre pas de tels chefs d’œuvre et qu’elle commence par crier moins fort. A rejoint la Barbie corse. Les mânes d’Ella Fitzgerald leur pardonneront-ils ?

Contraste total avec l’ébouriffante prestation d’Eugénie O’Mey. Un rock d’Adèle d’une grande puissance, beaucoup de décontraction, une aisance non forcée dans les aigus et surtout un rythme et une puissance qui font rêver. J’en ai abandonné mon dessert et mon clavier pour danser devant ma télé. Est hélas partie chez Jennifer alors qu’elle aurait été si bien chez Pagny.
Pour voir la prestation d’Eugénie sur le site the Voice, cliquez ici.

La mutine Estelle, 16 ans, a bluffé tout son monde en s’accompagnant à l’accordéon sur « Chandelier » de Sya.  Sa version très personnelle est partie de graves bien bas pour ensuite épouser le rythme saccadé de la partie haute. Un ensemble charmant. A utilement opté pour Zazie.

Sharon, 25 ans, a revisité « Comme un boomerang » dans un rap explosif et surprenant d’énergie. Habituée à chanter en groupe, elle a visiblement besoin de s’émanciper pour mieux exprimer des possibilités un peu bridées, comme on l’a entendu à travers des notes hautes mal maîtrisées. Artistiquement, un vrai régal, mais on attend plus de ce talent à venir.

Quentin a nasillé le superbe « Wonderwall » d’Oasis avec une absence de cœur et surtout de talent qui auraient fendu le cœur à un pauvre caillou malheureux. Encore un de ces pénibles faussets aux trémolos chevrotants comme on en subit trop souvent. Va faire ses affaires avec Mika..

La belle Nikol, black semi-péroxydée, s’est lancée dans une « Fille du Père Noël » assez sympa mais monotone et au final peu convaincante. Pourra continuer seule, avec son look épatant et son envie (elle !).

Après l’expérience malheureuse de la semaine dernière, une autre belle italienne est venue nous exhiber son organe. La petite Elvya a démontré une énergie volontariste sur un « Je suis malade » tonitruant. Pagny a été le seul à aimer. Je suis pour ma part resté assez indifférent, mais j’aime bien son nom de station-service.

Le Toulousain « Max blues bird » a ensuite passablement ennuyé son monde sur un air de blue-grass. Il faudrait être un peu moins prétentieux et changer de note de temps en temps pour être plus convaincant. Bon joueur de dobro, il ferait un excellent musicien d’accompagnement. A conquis la seule Jennifer. On peut toujours rêver qu’ils partent ensemble dans le Kentucky…

Fin des hostilités à 23 h 18. La soirée a paru plus longue qu’à l’habitude et un peu pauvre en émotions…

NDLA : les esprits les plus anciens comme le mien n’auront pu être que frappés par les similitudes entre « Rumor has it » chanté par Eugénie et le « Bad case of loving you » écrit et immortalisé jadis par Moon Martin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire