dimanche 26 avril 2015

Nos amis les bêtes…



Dans quel navire perdu sombrera Lilian Renaud, comme tant d’autres jeunes idiots écervelés par les paillettes et leurs évanescences ? Je ne veux aucun mal à ce pauvre garçon, mais qu’il fait peine à voir et surtout à entendre… Un bref coup d’œil en arrière nous rappellera les tristes destinées de Stephan Rizon, premier vainqueur de l’épreuve, disparu aux oubliettes, de Johan Fréget, interprète de génie mais piètre compositeur. Sans parler du gadget gitan Kendji, qui fait encore se faire fondre nombre d’adolescentes. De la chair à minettes, telle est la vox populi que veut cette émission. Ca fait vendre de la galette, ça fait rentrer les pépètes. Peu importe si l’amoureux de la musique se retrouve comme un poussin ayant perdu son omelette…

Hier soir, donc, eut lieu la finale si attendue que la cote du fromager ne valait même plus 1,01 contre 1 chez les books les plus charitables. Puisqu’il était écrit qu’Anne Sila dût se gaufrer, cela fut fait grâce à un choix de chanson dramatique. Tout le talent de la demoiselle n’a rien pu contre cette pégasserie de Chandelier qui aura porté la poisse à toutes celles qui auront voulu s’y réchauffer cette année. Même la Callas n’en tirerait pas le moindre miel… David a sur le champ ringardisé Michael Jackson (ça fait du bien), alternant Elvis et moonwalk. Avec sa propre personnalité. Ne cherchons plus à qui il ressemble, sinon à lui-même, ce môme est une future star.
On a pu avoir peur en entendant Côme se lancer sur l’inusable Toi mon frère. Il l’a chanté comme on navigue sur un nuage, malgré l’acrobate qui se débattait dans son dos. Les progrès de ce gosse sont résolument palpables. Malgré la faiblesse de ses choix antérieurs, Jennifer, la cochonglière des Aiguilles de Bavella avait presque tiré le gros lot…
Le pire survint évidemment avec le vainqueur prédéclaré : que n’est-il resté fabriquer son frometon ? Chanter juste n’est pas un signe d’intelligence, et poussé à ce stade, cela relève de l’ânerie. Lilian a chanté en yaourt un Alléluia comme l’on chante un requiem. Il s’agit d’un air de fête, point d’une complainte, n’en déplaise à ce vieux machin de Léonard Cohen, qui ne saurait constituer une référence. Cela se chante en souriant, les bras ouverts, le corps offert, et de préférence sans micro… Mais ce garçon n’a pas de gras : il n’y a nulle épaisseur dans son chant. Mets de l’huile, mon petit ! Son duo de ratiocineurs sur Over The Raimbow avec un improbable britannique a atteint les sommets de la ringardise par le truchement de la fadeur. Quand l’on pense que, la veille, Juliette Gréco ouvrait sur ces mêmes notes le Printemps de Bourges du haut de ses 88 ans…Dieu que ce moment fut pénible !
Dans les instants précédents, David, confronté à Véronique Sanson, n’avait guère brillé face à l’assourdissant charisme de La Patronne : « dans un autre monde, une autre galaxie… ». D’une façon générale, les duos se sont d’ailleurs cantonnés dans le mineur. Après que Côme a susurré une anglosaxonnerie destinée à arrondir ses aspérités, le regard fiévreux de Julien n’a pas réussi à transmettre à Anne-Sila les mystères de Paris Seychelles.
Les duos avec les coaches, eux, ont réservé d’heureuses surprises, David et Mika nous embarquant dans une Eltonjhonnerie enjôleuse, avant le massacre organisé du sublime Là-bas par le fromager et le jeune fille de bonne famille. Le Superstition de Steevie Wonder de Côme et Jennifer fut un régal de joie et de tonus. Comme quoi, quand on occupe la bouche d’une corsiquette, ça l’empêche de dire des âneries… Quant au Say something d’Anne Sila et Florent Pagny, il confinait tellement à la perfection que Florent invitât de sa voix impérieuse la belle Anne à faire résonner le merveilleux Stradivarius de sa voix jusqu’à sublimer Céline Dion.

Quel final de rêve ! Mais maintenant, la fête est finie. On pourra toujours débriefer tout ce que l’on voudra, ma télévision est désormais débranchée jusqu’au prochain Tour de France. A bientôt et merci à tous !

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